Algérie

Tizi Ouzou Guerre de l'eau à Bouzeguène



Tizi Ouzou                                    Guerre de l'eau à Bouzeguène
Les pénuries récurrentes de l'eau dans les villages ne cessent d'exaspérer les populations locales qui ne savent plus à quel saint se vouer. Aucune solution n'est préconisée aussi bien par les responsables de l'Algérienne des eaux que par les autorités locales.
Les dizaines d'actions de protestation menées par de nombreux villageois pour dénoncer ces pénuries n'ont abouti à aucun résultat tangible. Alors que des quantités énormes d'eau se perdent 24h sur 24 sur tout le long de la conduite principale entièrement pourrie ainsi que sur celui du réseau de distribution, les ménages, eux, souffrent le martyre de voir leurs robinets à sec.
Le plus gros massacre perpétré par ces fuites d'eau est le démantèlement du bitume posé, il y a à peine deux mois, sur le CW251. Des milliards de dinars partis en fumée en raison de la négligence. Les colmatages qui s'imposaient sur tout le long de la conduite avant la pose du bitume n'ont pas été opérés. Aujourd'hui, les habitants de Bouzeguène n'ont d'autre recours, pour se faire entendre, que la fermeture des sièges des administrations locales. C'est l'ultime levier qui reste à actionner pour amener les responsables à sortir de leur léthargie. Pourtant, les pouvoirs publics ont dégagé beaucoup d'argent pour améliorer le projet d'adduction d'eau potable, notamment celui de la chaîne d'Aderdar. Ni la pose de la nouvelle conduite principale depuis plus de six ans et qui, malheureusement, est abandonnée sous terre sans être mise en service, ni, encore moins, ces dizaines de projets de réseaux de distribution lancés dans les villages et qui n'ont jamais été achevés alors que les entreprises de réalisation ont été payées rubis sur l'ongle, n'ont encore fait bouger les responsables pour la défense des intérêts de la population.
Quinze villages sur les 22 que compte la commune ne paient pas l'eau depuis des années, alors que ceux paient sont harcelés et menacés de coupure d'alimentation pour une facture non réglée à temps. L'ADE enregistre, depuis cinq mois, un autre village d'Illoula qui refuse de payer. Mais ce qui est certain, c'est que d'autres villages s'inscrivent dans cette logique de refus de payement. Des concertations sont en cours dans les huit villages qui continuent encore de payer leurs factures. Plus de 200 piquages illicites de la conduite principale ont été opérés depuis le temps du parti unique. C'est un secret de Polichinelle et on ne veut pas leur suspendre les fournitures. Pourtant c'est simple de mettre un terme à cette situation biscornue de deux poids, deux mesures. Il suffit de transférer l'eau de l'ancienne conduite vers la nouvelle qui est posée à moins d'un mètre et tout est réglé. À qui doit-on demander des comptes sur le gaspillage des deniers publics ' Qui en est responsable ' Pourtant il s'agit bien d'une affaire sérieuse qui concerne des millions de dinars.
Ça tient du vaudeville à épisodes, d'un mauvais boulevard où le ridicule et le grotesque se disputeraient la vedette. Face aux lamentations de la population, l'ADE, l'hydraulique et l'administration se renvoient la balle. Cependant, il est difficile de croire dans tout ce micmac que cette immense pagaille, gangrénée par des années de léthargie, est empestée par la couleur de l'argent, pourrie par une ambiance détestable. Une chose est sûre, le pigeon n'est autre que cette population de Bouzeguène qui continue de souffrir des robinets à sec.
Pour l'heure, le bout du tunnel est encore très loin et il est illusoire de croire à des jours meilleurs. Vaudrait mieux avouer que le cauchemar ne fait que commencer.
C. N O


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