Le village Tizi Hibel, dans la commune d’Aït Mahmoud, daïra de Béni Douala, a commémoré, avant-hier, le 57e anniversaire de l’assassinat de Mouloud Feraoun, grand romancier et figure emblématique de la région.
Une foule importante à répondu à l’appel lancé par l’association qui porte le nom de l’enfant du village assassiné par l’OAS le 15 mars 1962, à 4 jours du cessez-le-feu, avec cinq de ses compagnons. Un riche programme a été concocté pour l’occasion, dont une exposition de livres, coupures de presse et revues relatant les faits, ainsi que les romans de l’écrivain, au siège de l’association.
Le public pouvait également y découvrir les photos de célèbres hommes et femmes qui ont marqué l’histoire de la Kabylie et de l’Algérie, par leurs apports, chacun dans son domaine. Une gerbe de fleurs dut déposée sur la tombe du romancier, suivi d’un moment de recueillement, en présence de plusieurs délégations représentant la fondation Matoub Lounes, la Fondation Mustapha Bâcha, dont le frère était présent, le fils de Mouloud Feraoun et des représentants de plusieurs comités de villages et associations.
Prenant la parole, du président de l’association Mouloud Féraoune, Nessah Mokrane, remerciera tous les présents et lira une petite biographie de l’auteur du Fils du pauvre. Ali Feraoun, fils du défunt romancier, interviendra à son tour, exprimant son émotion : «Je suis ému et heureux de vous voir tous présents ici. Je suis également fier de voir les œuvres de mon père entre de bonnes mains. J’invite les nouvelles générations à s’en inspirer et à continuer sur le chemin de la démocratie et de la liberté», a-t-il déclaré. Tous les présents furent ensuite conviés à une waâda.
Biographie
Mouloud Feraoun est né le 8 mars 1913, à Tizi-Hibel, son nom est Aït-Chabane, Feraoun étant le nom attribué par l’état civil français. Boursier à l’Ecole Primaire Supérieure de Tizi-Ouzou, il entre à l’Ecole Normale de Bouzaréa en 1932 où il fait la connaissance d’Emmanuel Roblès. En 1935, il est nommé instituteur à Tizi-Hibel où il épouse sa cousine Dehbia dont il aura 7 enfants. En 1957, nommé directeur de l’Ecole Nador de Clos-Salembier, il quitte la Kabylie pour les hauteurs d’Alger. Il entame une correspondance avec Albert Camus et reçoit le prix populiste en 1953 pour son roman La terre et le sang. Devenu inspecteur des Centres Sociaux, il est assassiné par l’OAS le 15 mars 1962 à quatre jours du cessez-le-feu.
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Posté Le : 18/03/2019
Posté par : litteraturealgerie
Ecrit par : Lyes Mechouek