Tizi Ouzou

Smaïl Mansouri, un dialysé des Ouadhias, âgé de 37 ans, parcourt tous les lundis et mercredis 50 km à l'aller pour rejoindre le service d'hémodialyse du CHU Nedir Mohamed de Tizi Ouzou.Atteint d'insuffisance rénale depuis 5 ans, Smaïl doit, chaque semaine, subir deux séances d'épuration de son sang, d'une durée de 4 heures chacune. «Mais, nous dit-il, les infirmières ne nous accordent pas plus de 3 heures et demie pour chaque séance». Vu son état d'anémie chronique, Smaïl ne doit pas rester plus de 4 jours sans passer par ces machines de survie.Comme tous les dialysés au sein du même service, Smaïl arrive toujours à l'heure exacte à l'hôpital pour commencer sa séance, dès l'arrivée des infirmières pour pouvoir rentrer chez lui avant la nuit, car il a encore sa mère, stomisée, à entretenir. C'est lui qui l'accompagnait aussi lors de ses rendez-vous au Centre et Pierre-Marie-Curie d'Alger.Son cauchemar, c'est lorsque les infirmières n'arrivent qu'à 9h ou qu'il soit souvent renvoyé, comme lundi dernier, à cause d'une panne de la machine, alors qu'il ne doit pas rester plus de 4 jours sans se faire dialyser. «Le comble, c'est lorsqu'il n'y a pas de techniciens pour réparer ladite machine?», déplore-t-il, se demandant «jusqu'à quand laissera-t-on les malades dans leur souffrance '»Dans le service d'hémodialyse, affirme ce malade, «toutes les tables sont détériorées, les 13 machines tombent fréquemment en panne et les techniciens sont rarement présents au moment où l'on a besoin de leurs services». Selon lui, «depuis neuf mois, les malades ne cessent de réclamer l'achat de machines et de médicaments spécifiques pour l'anémie dont souffrent évidemment tous les insuffisants rénaux, mais en vain», -dénonce le jeune homme.