Tizi ouzou

Dans la wilaya de Tizi Ouzou, 4494 candidats, dont 234 libres, ont passé hier l'épreuve de tamazight à l'examen du baccalauréat.Il s'agit d'un nombre qui reste toutefois insuffisant et qui continue à refléter le caractère facultatif de l'enseignement de cette matière. D'ailleurs, si on se réfère au nombre global des inscrits à l'examen du sésame pour l'accès à l'université, 18 167 candidats, dont 1177 filles et 6990 garçons, à peine 25% des candidats ont passé l'épreuve de tamazight au bac dans la wilaya de Tizi Ouzou. «C'est un examen très abordable dans la mesure où les questions qui figurent dans le sujet sont toutes puisées dans les cours que nous avons faits durant l'année scolaire», nous a dit une lycéenne qui venait de sortir du lycée Stambouli Rabah de la ville de Tizi Ouzou.Un autre candidat ajoute : «Moi, si je ne passe pas l'épreuve de tamazight c'est comme si je n'ai pas passé le bac. D'ailleurs, je compte faire une licence en langue et culture amazighes à l'université. C'est notre langue, on doit être les premiers à revendiquer sa généralisation.» Mohamed Tachabount, responsable de la cellule de communication à la direction de l'éducation (DE), nous a précisé que cette dernière a instruit les chefs des établissements scolaires à travers la wilaya à considérer tamazight comme toutes les autres matières. «D'ici 2017, au plus tard, l'examen de tamazight au bac sera certainement généralisé dans notre wilaya car le nombre de candidats augmente considérablement d'une année à l'autre», nous a expliqué encore M. Tachabount.Un père de famille, qui attendait sa fille à l'extérieur du lycée Fatma n'Soumer de la ville des Genêts, estime que l'examen de tamazight est un acquis parmi ceux arrachés après des années de combat identitaire pour l'introduction de cette langue dans l'enseignement. «Nous voulons que tamazight ne soit pas facultative dans l'enseignement et même dans l'examen du bac. C'est une langue comme les autres. Elle doit donc avoir sa place dans le secteur de l'éducation. Je ne sais pas pourquoi on doit encore attendre des années pour passer à l'action. L'enseignement de tamazight doit être obligatoire, comme l'a laissé entendre dans la presse la nouvelle ministre de l'Education qui affiche une volonté de généraliser tamazight dans les écoles à travers le territoire national», a-t-il affirmé.