Tizi Ouzou

Environ 400 rappelés du service national durant la période allant de 1995 à 1999 et relevant de diverses régions de la wilaya de Tizi Ouzou, se sont regroupés samedi matin à Draâ Ben Khedda, à 10 km à l'ouest du chef-lieu de wilaya.Après une minute de silence à la mémoire des martyrs, les animateurs de ce mouvement ont fait un compte rendu des dernières rencontres tenues à Aïn Defla, puis à Zeralda avec le Premier ministre, Sellal. Ils feront remarquer que le Premier ministre n'a fait que gagner du temps avec les «Mob», un diminutif des «mobilisés», comme ils se font appeler eux-mêmes durant cette période rouge de terrorisme islamiste. C'est une tromperie, clament d'anciens délégués, car «M. Sellal nous a promis de nous donner sa réponse le 23 mars courant, mais finalement c'est pour nous endormir le temps qu'il quitte la responsabilité du gouvernement en démissionnant dès le 12 du même mois. Nous lui donnons encore le temps jusqu'au 23, date qu'il nous a fixée lui-même, s'il n'y a pas de réponse, nous n'attendrons pas pour revenir dans la rue», ont-ils prévenu, précisant que toutes les autorités compétentes, civiles et militaires, ont été saisies par écrit, mais sans résultat. «Il faut comprendre qu'il n'y a rien à attendre de nos gouvernants, dont l'objectif est de nous ramener à les soutenir dans cette élection», reprend un autre intervenant.Aussi, devant une telle situation, «il faut vous mobiliser encore pour décider en laissant le dernier mot à la base», clame un autre ancien délégué, ajoutant : «Maintenant nous sommes tous au même niveau et décidons ensemble ! Nous avons moult fois clamé que nous sommes un mouvement apolitique, mais ces derniers temps on ne cesse de nous menacer par téléphone si nous n'adhérons pas à de pseudos organisations pour se servir de nous et de nos familles à l'occasion de l'élection du 17 avril», prévient le même orateur, expliquant que par de telles démarches, «les gouvernants lorgnent du côté des 17.000 mobilisés de la wilaya de Tizi Ouzou et leurs familles en espérant avoir leurs voix».D'autres intervenants appelleront à des marches pacifiques, de Tizi Ouzou à Alger, «même si nous sommes handicapés, mais marchons sans cesse pour arracher nos droits, comme l'ont fait les gardes communaux ! Nous, c'était l'Etat qui nous a mobilisés et nous étions volontaires en rejoignant avec fierté les rangs de l'ANP une seconde fois pour défendre la patrie et combattre les sanguinaires», ajoute un intervenant marchant avec des béquilles.Le meeting, qui s'est déroulé sous l''il de nombreux policiers en civil ou en tenues, a pris fin dans le calme. Les centaines de «Mob» se sont donné rendez-vous pour vendredi prochain dans la daïra de Makouda, au nord de Tizi Ouzou, pour prendre leur décision de reprise ou non des manifestations pacifiques.