Tizi Ouzou

Entre traditions et coutumes Traditionnellement, la famille kabyle a des rites et des coutumes qui la différencient des autres familles algériennes. Le mois de Ramadhan demeure dans certains villages un mois sacré que les familles s’apprêtent à recevoir, des jours voire des semaines avant. La propreté et l’hygiène étant plus que jamais de rigueur pen- dant ce mois de piété, des groupes de femmes accompagnées de leurs enfants préfèrent se rendre deux jours avant à l’oued pour laver le linge «Chacun à sa propre façon de se préparer pour le mois de ramadan, ici au village d’Ait Yahia à Ain El Hammam, nous préférons mieux laver le linge aux abords de l’oued. Cela nous fait une occasion de se retrouver entre nous les femmes». Ce qui caractérise la famille kabyle en ce mois de ramadan, c’est cette pratique exceptionnelle et plutôt singulière. L’enfant qui observe le jeûne pour la première fois est hissé sur le toit pour le rompre à l’appel du maghreb. Et pour veiller à la perpétuité de Ramadan, la maman ou la grand-mère prépare pour les nouveaux jeûneurs cinq œufs durs ou préparés en omelette, selon les coutumes de certains villages. Sur un autre volet, toujours lié aux traditions de kabylie, celle-ci est connue pour ce qu’on appelle communément «THEMECHRET». Cette habitude consiste à sacrifier, lors de la première quinzaine du mois sacré, plusieurs veaux qui seront répartis équitablement entre toutes les familles nécessiteuses. Cela se déroule de nos jours dans de nombreux villages kabyles et plus particulièrement dans la région d’Azazga. D’après Da M’hand, originaire du village d’Ifegha, ce rituel ancestral se doit d’être perpétué: «Depuis longtemps la générosité et la solidarité ont été le lien sacré qui unit nos familles au sein du village. Aucune distinction n’est faite lors du partage des parts qui reviennent aux nécessiteux. Avant l’entame des sacrifices, les sages du village se réunissent pour estimer le nombre de foyers qui bénéficiera des rations. Ensuite, les achats de semoule et de viande se font en fonction des aides octroyées par les bienfaiteurs. Les femmes s’affairent ensuite à préparer le couscous tandis que les hommes essayent de trouver des veaux à bon prix». Le 27ème jour du mois de Ramadan est une journée prédestinée pour certaines familles à la circoncision, des cérémonies qui sont également prises en charge par les associations de villages ou les comités de sages. Toujours le plus équitablement du monde, des cadeaux sont offerts aux jeunes circoncis issus de familles dans le besoin. A. Smaili