Tizi-Ouzou

La rocade sud occupée par des citoyens en colère Les populations de neuf villages situés au flanc des Ihesnaouène, dans la commune de Tizi-Ouzou, ont, durant trois jours, bloqué la voie d’accès la plus importante de la wilaya: la rocade sud ou voie d’évitement de la ville de Tizi-Ouzou, située sur la RN12 menant d’Alger à l’est de la Kabylie. Les automobilistes empruntant cette route pour aller vers Béni Douala, Larbaâ Nath Irathen, Aïn El Hammam et Azazga, ou venant de ces localités et se dirigeant vers Alger, ont ainsi trouvé cet axe routier barré au moyen de fourgons de transport de ces villages, de tessons de bouteilles semés sur le macadam, de troncs d’arbres et de grosses pierres, interdisant toute circulation. Seules, de temps en temps, les ambulances ont pu passer. Sur place, de jeunes manifestants ont eu plusieurs altercations verbales avec des automobilistes, dont certaines ont été assez violentes. On a ainsi recensé trois blessés légers lors de ces emportements entre protestataires et conducteurs. Les villageois en colère réaffirment leurs doléances : réhabilitation des routes menant aux villages et des rues de ceux-ci, équipements éducatifs et sportifs, équipements de santé et raccordement au réseau de gaz naturel. Il est vrai que la principale route menant vers le grand village de Taddart Tamokrant, dans les Ihsenaouene, est telle que le véhicule l’empruntant devient, après quelques allers et retours, bon pour la casse en raison de l’existence de nids de poule et autres excavations qui en ont fait une sorte de piste pour moto-cross. Selon des villageois, «les autorités ont été saisies de ces problèmes, à plusieurs reprises, au moins depuis 2003 mais en vain!» Hier, en début de matinée, une délégation composée du protocole du wali, du directeur des travaux publics et du directeur de l’hydraulique était sur place en train de parlementer avec les villageois. Les envoyés de l’administration ont signifié aux manifestants que leurs revendications étaient acceptées et que les choses se feront normalement dans un avenir très proche. Mais les citoyens, très remontés, disent «ne cesser l’action que quand les chantiers s’installeront». Finalement et à force de persuasion, les sages des villages s’y sont mêlés et ont réussi à faire prévaloir la sagesse. Une solution urgente a ainsi été dégagée : les travaux seront entrepris incessamment et, à partir de mars prochain, toutes les revendications seront satisfaites. Sur ce, les obstacles ont été levés et le chantier de l’entreprise canadienne Lavallin, chargée de la réalisation de la conduite d’eau du barrage de Taksebt vers Alger, a été rouvert. La circulation a été rétablie hier vers 15h.