Algérie

TIZI OUZOU



Des veillées moroses
Depuis l’attentat kamikaze du 3 août dernier, perpétré en plein centre-ville, beaucoup de choses ont, depuis, changé. La quiétude n’est plus de mise. Mardi. Il est vingt et une heures lorsque nous traversons la ville de Tizi Ouzou de bout en bout. Accompagné par deux confrères, la «randonnée» permet de visiter une ville dont les décors deviennent de plus en plus répugnants. On se demande, par exemple, pourquoi les trottoirs du centre-ville défoncés n’ont jamais été remis en état. La circulation est difficile notamment dans la rue la plus fréquentée, à savoir le boulevard Abane-Ramdane, communément appelé La Grande Rue. Des montagnes d’immondices dégagent des odeurs à peine supportables. Un décor qui fait dire à un auteur de livres pour enfants, croisé devant l’immeuble Djurdjura, qu’il ne reste plus qu’à circuler avec des masques à Tizi Ouzou. Une autre montagne d’ordures dégage des odeurs nauséabondes devant le portail principal de la Maison de la culture.Des images visibles aux quatre coins de la ville des Genêts. On apprend qu’à l’occasion du mois de Ramadan, les services de la voirie ont été contraints de reculer les horaires de travail, pour après minuit. «Mais qui pourrait apprécier de flâner dans une ville qui pue?», ajoute l’écrivain qui se hâte pour rencontrer des amis avec lesquels il compte veiller mais loin de ces odeurs. L’entrée principale de la Maison de la culture est fermée, contrairement aux années précédentes où une cafétéria drainait le grand monde à l’intérieur de cet établissement. Selon certains, cette fermeture aurait un lien avec la situation sécuritaire inquiétante. Depuis l’attentat kamikaze du 3 août dernier, perpétré en plein centre-ville, beaucoup de choses ont changé à Tizi Ouzou.La quiétude n’est plus de mise. Ce constat est vite confirmé quelques mètres plus loin devant le poste de police. Toute la route menant de ce poste vers le siège de la wilaya est fermée à la circulation, une fois la nuit tombée.Cette mesure touche l’ensemble des commissariats et des sièges des sûretés urbaines. Devant l’entrée de la grande salle de la Maison de la culture, où un spectacle est prévu avec les chanteurs Kaci Boussad et le groupe Akfadou, à peine une vingtaine de curieux hésitent devant les affiches. Le prix du ticket, jugé cher, rebute les quelques jeunes voulant s’offrir quelques heures de chant kabyle.Malgré l’incertitude de la situation sécuritaire, la Maison de la culture a tenu à rester fidèle à la tradition en programmant des soirées artistiques quotidiennes, avec la participation d’un nombre important d’artistes kabyles dont les stars du moment, à savoir l’indétrônable Mohamed Alloua, mais aussi Saïd Youcef, Makhlouf, Djilali Hammama, Moumouh Lyès, Ait Hamid. Les anciens aussi seront de la partie à l’instar de Chérif Hamani, Hacène Ahrès, Akli Yahiyatène, Ouazib, Yasmina, Rabah Lani.Durant les deux premières soirées de ce mois sacré, il a été constaté l’absence des familles dans les rues tizi-ouzéennes, à l’opposé des années précédentes. Les habitants des localités environnantes ne se sont pas déplacés non plus. Les vols de véhicules ainsi que le phénomène du kidnapping ne sont pas faits pour encourager les déplacements nocturnes entre les localités.


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