Tizi Gheniff rend hommage au professeur Boucebci

Les intervenants ont mis l'accent sur ce grand homme intègre et pétri de valeurs humaines et universelles.Le comité de village de Talaâzizth en collaboration avec l'Organisation nationale pour la protection de l'enfance et de la jeunesse et l'APC de M'kira, relevant de la daïra de Tizi Gheniff, à une soixantaine de kilomètres au sud de Tizi Ouzou, a rendu un vibrant hommage au regretté Mahfoud Boucebci, assassiné le 15 juin 1993, devant l'hôpital Drid-Hocine de Kouba (Alger) où il exerçait en tant que chef de service de psychiatrie. Ainsi, la bibliothèque communale de M'kira s'est avérée trop exiguë pour accueillir les nombreux invités venus assister à cet hommage.
Le P/APW de Tizi Ouzou, Youcef Aouchiche, le sénateur Rabah Menaoum, les autorités locales, à leur tête Rabah Medjahed en sa qualité de P/APC, mais aussi des représentants d'associations culturelles et sportives, ainsi que les membres de sa famille et ceux de la Fondation qui porte son nom ? venus spécialement d'Alger ? ont tenu à honorer de leur présence cet événement. Après une minute de silence observée à la mémoire de cet éminent professeur de psychiatrie, des martyrs de la démocratie et des victimes de la décennie noire, Abdelkader Rahal, l'un des organisateurs, a souhaité la bienvenue aux invités ayant répondu à l'appel pour rappeler la vie et le parcours du regretté Mahfoud Boucebci.
Tour à tour, le P/APC, le P/APW et le sénateur sont revenus sur les valeurs humaines de ce grand homme en condamnant énergiquement ses assassins sans omettre de rappeler à l'assistance que le regretté Mahfoud Boucebci était un homme intègre, pétri de valeurs humaines et universelles, un défenseur des droits de l'Homme parce qu'avec de nombreux militants comme lui, il a participé à la création de la Ligue pour la défense des droits de l'Homme en Algérie, en 1985. Par ailleurs, les intervenants ont aussi tenu à rappeler que le défunt Boucebci a fait partie du comité créé avec des journalistes et des intellectuels au lendemain de l'assassinat de l'écrivain-journaliste Tahar Djaout, le 26 mai 1993. De leur côté, les membres de sa famille et les représentants de la Fondation Mahfoud-Boucebci ont salué cette initiative d'autant plus que l'événement a eu lieu dans la région de ses ancêtres.
Sollicités pour une aide financière, afin de réaliser une stèle à sa mémoire à Talaâzizt (son village d'origine), le P/APW et le sénateur ont donné leur accord pour participer à la concrétisation de ce projet qui immortalisera le combat du défunt Mahfoud Boucebci, et ce, dans le but de mieux le faire connaître aux générations futures. Au terme de toutes les interventions, l'assistance s'est déplacée jusqu'à son village pour visiter le domicile de ses parents avant d'être conviée à une waâda offerte par le comité de village.
Le regretté professeur Mahfoud Boucebci, né le 22 novembre 1937 à Miliana, a fait ses études de médecine à la faculté de Marseille puis s'inscrit au CES de neuropsychiatrie.
En 1966, il complète sa formation en neurologie et en encéphalographie à l'hôpital La Pitié-Salpêtrière à Paris. En 1967, il exerce à l'hôpital Mustapha-Pacha où il crée un laboratoire d'EEG, et en 1972, il réussit brillamment l'agrégation de psychiatrie. Il occupe plusieurs postes de responsabilité dans de nombreux services des hôpitaux et cliniques en Algérie et était connu pour ses fructueux échanges internationaux. Il a aussi été à deux reprises lauréat du Prix Maghrébin de psychiatrie (1982 et 1988). En 1985, il prend ses fonctions de médecin-chef à l'hôpital Drid-Hocine de Kouba à Alger où il a été lâchement assassiné par un groupe d'intégristes armés, il y a de cela vingt-six ans, le 15 juin 1993.

O. Ghilès