Algérie

Tizi Gheniff : 300 familles dans le dénuement



«Cette cité a été créée en 1962 quand les premières personnes se sont installées ici. Depuis, la population n'a cessé de progresser et nous sommes aujourd'hui des centaines», raconte un résident, ajoutant que «personne ne possède d'acte de propriété de sa maison, tout le monde vit ici au noir».Un autre habitant dira : «Dans les années 1980, l'Etat nous faisait payer une redevance de location puis nous a imposé de payer un prix fort pour devenir propriétaire de nos maisons, mais uniquement les murs, sans le terrain». «Depuis les années 1990, on ne paie plus de redevance», dira notre interlocuteur, qui s'insurge : «En 1997, près de 140 lots de terrain on été distribués dans notre village et personne parmi nous n'a eu son lot. Ils ont été attribués à  des gens qui ne sont même pas de la région». «Ces personnes ont construit ici des villas qu'ils proposent à  la vente à  des milliards de centimes», clament les villageois, ne pouvant pas cacher leur colère. Aujourd'hui, ce sont plusieurs centaines de familles qui vivent dans la promiscuité, vivotant dans ces petites pièces délabrées. Soixante d'entre elles sont dans le dénuement le plus total et «ne peuvent plus supporter de vivre encore dans cette situation». «Il y a des familles dont les membres dorment à  tour de rôle et il y a des hommes de 48 ans qui ne sont pas encore mariés à  cause du problème de logement. Certains sont obligés de se lever tôt le matin pour ramasser le couchage afin d'aménager un petit salon», se désole un jeune du village, «On étouffe dans ces taudis, on ne peut même pas recevoir des invités», ajoute sa mère. Ce qui est remarquable dans cette cité, c'est la solidarité entre les habitants, au point de refuser une fois les 5 lots de terrains qui leur avaient été attribués par la commune. «On veut tous avoir nos terrains et nos logements. On ne peut pas se désolidariser. Nous sommes tous une même famille», dit Mohamed N'Amar, président de l'association de la cité. Ces familles ne comptent pas baisser les bras jusqu'au règlement définitif de leurs problèmes, à  savoir, l'établissement des actes de propriété des 118 habitations de la cité, l'attribution des terrains pour les habitants et la réalisation des travaux d'aménagement de la voirie.En mars dernier, les villageois ont procédé à  la fermeture du siège de  l'APC pour réclamer leur droit de vivre dans la dignité.         
                           
 


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)