S’il y a un lieu public qui nous rendait la vie agréable et qui est resté gravé dans la mémoire collective des habitants de la ville de Tissemsilt, en particulier ceux qui ont vécu l’époque coloniale et même ceux qui sont nés dans les années 1960 et 1970, ça ne peut être que cette étendue verdoyante, ornée d’arbres située à la placette, qui réunissait les romantiques et tous les assoiffés de calme et de sérénité.
L’ancien jardin public occupait une place importante non seulement dans le tissu urbain mais surtout dans le cœur des Tissemsiltis et était avec sa végétation une source de bien-être et de plaisir. Son pouvoir apaisant contribuait à la réduction du stress urbain sous ses différentes formes.
C’était pour les Vialarois une véritable coupure avec la ville car ils s’y retrouvaient pour se reposer, méditer ou tout simplement discuter entre amis sur les questions de la vie. Cerise sur le gâteau, ce petit jardin avait un très joli jet d’eau orné au milieu d’une formidable statuette qu’on appelait «la Négresse» car elle était sculptée en bronze noir.
Malheureusement, ce petit éden a été rasé complètement et son espace bétonné et carrelé. Un véritable crime contre la nature que les habitants n’ont jamais cessé de dénoncer d’autant plus que la population souffre d’un manque flagrant d’espaces verts et de l’inexistence de jardins publics. Ne dit-on pas que lorsqu’un jardin est délaissé, les mauvaises herbes l’envahissent! Là, notre jardin a été complètement détruit.
Datant de l’époque coloniale, le citoyen lambda vous dira avec regret que c’était un patrimoine qu’il fallait sauvegarder. Et jusqu’à aujourd’hui, tout le monde se demande où sont passées ses jolies clôtures en fer forgé et surtout ce qui ne cesse de tarauder l’esprit des habitants, c’est la disparition de la statuette! La fameuse «Négresse». Une question restée sans réponse.
Cette sculpture en bronze noire était une œuvre d’art. Elle représentait une femme à moitié nue, portant une jarre d’où coulait un jet d’eau limpide.
Elle suscitait l’admiration des habitants mais aussi des visiteurs qui tombaient sous son charme. Hélas, des images qui demeurent dans la mémoire de ceux qui ont eu la chance de la croiser lorsqu’ils se rendaient dans ce petit havre de paix qu’on a fait disparaître à jamais avec sa négresse.
Rabah Saadoun
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 13/01/2021
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Rabah Saadoun
Source : lesoirdalgerie.com du mardi 12 janvier 2021