Algérie

Tissemsilt



Tissemsilt
Les habitants de la wilaya de Tissemselt ont redécouvert, ces dernières années, les activités artisanales liées à l'alfa et au «doum» (palmier nain Ndlr) qui faisaient, jadis, la réputation de cette région des hauts plateaux. Cet intérêt est également porté par certaines institutions qui ont initié des actions pour redynamiser cette activité. C'est le cas de la chambre de wilaya de l'artisanat et des métiers (CAM) a tracé, en coordination avec la direction du commerce et de l'artisanat, un programme visant à réaliser plusieurs opérations pour réhabiliter à terme ce métier, en voie de disparition. Ce programme comporte, dans une première phase, le recensement de tous les anciens artisans ayant exercé cette activité, en particulier ceux qui ont été inscrits à la CAM, dans les années 70, explique son directeur, Ali Bouhmid. Ce recensement permettra l'actualisation des données disponibles sur les anciens artisans dont la CAM, entend associer dans l'encadrement des ateliers de formation dans le domaine de la confection alfatière et le «doum». Ce programme comprend également l'organisation, dans les lieux publics et les établissements de jeunes, des journées d'information et de sensibilisation visant à attirer le plus grand nombre de candidats désirant suivre une formation gratuite dans le domaine de la confection alfatière et de doum au niveau de la chambre de l'artisanat et des métiers . En outre, la CAM de Tissemsilt envisage d'inviter des artisans hors wilaya, jouissant d'un savoir-faire certain dans ce créneau pour exposer leurs produits au niveau des espaces relevant de sa compétence pour les faire découvrir aux artisans de la région et leur permettre d'échanger leurs expériences et s'informer sur leurs techniques de travail. Les responsables de la CAM tirent la sonnette d'alarme devant les risques d'extinction de ces activités artisanales ancestrales. Afin de diagnostiquer avec précision les causes du manque d'intérêt accordé à cette activité artisanale et apporter les mesures pour sa relance, la CAM lancera prochainement une étude sur la confection alfatière dans la wilaya de Tissemsilt. «Cette étude permettra la mise en place de mécanismes nécessaires favorisant la relance de cette activité artisanale», a ajouté le même responsable.Des actions pour enrayer les risques d'extinctionCes efforts pour donner une nouvelle impulsion à cette activité sont également partagés par la société civile. L'association «Hawaa de l'Ouarsenis» pour la promotion de la femme est citée comme exemple à suivre. Elle compte parmi ses membres une spécialiste dans le travail de l'alfa et du doum. La présidente de l'association, Melle Bakri Alia, a indiqué à l'APS que son association dispose d'un atelier dédié à ces métiers ancestraux. Elle prépare actuellement le lancement d'une formation dans le domaine de la confection des produits à l'aide de matières extraites de l'alfa et du doum au profit des femmes au foyer. «Le but est d'encourager ces femmes à pratiquer ces activités et de leur permettre, grâce, au produit des ventes d'améliorer leur niveau de vie» , a expliqué Melle Bakri. Cette association a été intégrée au projet national visant à encourager l'utilisation des couffins d'alfa et de doum, pour remplacer les sachets en plastique. Ce projet est parrainé par le ministère de l'aménagement du territoire et de l'environnement, rappelle-t-on. L'association «Hawaa de l'Ouarsenis» a pris part à ce projet par la production d'un ensemble de couffins et d'objets de vanneries. Des modèles ont été exposés au niveau de la CAM et des directions locales de l'aménagement du territoire, de l'environnement, du tourisme et de l'artisanat et des établissements de jeunes afin de mieux faire Hawaii ces produits écologiques et les avantages qu'ils offrent. «Ce projet national est une opportunité pour promouvoir ces métiers dans notre région» a indiqué Melle Bekri Alia. Le nombre d'artisans pratiquant les métiers de l'alfa et du «doum» dans la wilaya est dérisoire. Ces artisans se concentrent dans les zones montagneuses où ces matières premières sont répandues, à l'exemple des communes de Lardjam, El Malaab, Sidi Antari , Bordj Bounaama, Khémisti et Layoune, selon le directeur de la CAM. Il a estimé que la promotion de cette activité est liée à l'intérêt que lui accorderaient les jeunes artisans et leur forte adhésion au programme de promotion de ce métier. Un ancien artisan a considéré que la redynamisation de cette activité nécessite l'accompagnement permanent des gens du métier, un soutien pour l'acquisition des matières premières et la création d'espaces d'exposition et de vente des produits. En effet, les rares artisans encore en exercice rencontrent des difficultés pour acquérir la matière première dont le prix ne cesse de grimper au fil des mois. Le «doum», par exemple, est acheminé des wilayas limitrophes dont Relizane et Chlef, où le prix est plus ou moins accessible. Le directeur de la CAM a indiqué que les espaces de vente de produits artisanaux dont ceux en alfa et en «doum» existent, assurant que les artisans de Tissemsilt prendront part aux différentes manifestations et salons d'artisanat à caractère local, régional ou national.




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