De par la place qu’il occupe, le tissage est considéré comme l’industrie domestique principale de la vie rurale. C’est juste après la tonte des moutons que les femmes, après avoir préparé la laine, confectionnent les tissages nécessaires aux besoins de la famille. Les vêtements comme les tapis sont exécutés sur métier vertical (haute lisse). Tous les tissus qui entrent dans la confection de la tente et ceux qui servent au harnachement des bêtes de somme sont faits sur métier horizontal (basse lisse). Le tissage des vêtements est généralement plus fin chez les sédentaires que chez les nomades et ne demande que peu de matières premières. Les tissages de Kabylie En Grande Kabylie, les tissus sont généralement composés de motifs géométriques dessinés en fine laine blanche très retordue sur fond sombre : bleu, vert et brun foncé. Ces motifs très décoratifs sont si ténus qu’on les croirait brodés. Ils sont disposés en bandes transversales. En Petite Kabylie, les pièces tissées ont une tonalité blanche et rouge avivée de notes jaunes et vertes que font jouer des cernes bleu foncé. Le principe de l’ornementation des tissus est à peu près le même que celui de Grande Kabylie. Les tissages de la Soummam, quant à eux, sont caractérisés par la présence de deux larges bandes rouge garance séparées par une bande centrale plus étroite. Elles sont divisées en compartiments par de minces lignes blanches et remplies d’un décor formé par la répétition d’un même motif se détachant en blanc sur le fond rouge. Tissages du Sud Ils ont une composition très voisine des tissus de Kabylie. Le fond blanc de la pièce tissée est simplement divisé en bandes colorées perpendiculaires aux lisières ou, ajoutée à cette division, une autre en zones longitudinales formées par deux larges bordures rouges séparées par la bande centrale en fond blanc. Dans les tentures du Tinerkouk, des rectangles de couleur très foncée, parfois noire, se détachent sur le centre blanc. Dans les tissages dits doukala des oasis du Touat et du Gourara, on associe la laine de coton. Les tissages des Aurès A l’inverse des vêtements, les motifs géométriques des couvertures, des coussins, des musettes sont plus variés. Ils comprennent principalement des points, des lignes droites ou brisées, des carrés, des triangles… Mais c’est surtout le losange qui constitue le dessin favori. Des losanges inscrits les uns dans les autres, grands losanges subdivisés en petits losanges. Des rayures simples ou composées de largeurs diverses sont utilisées pour accentuer la division par bandes de motifs de couleur blanche, orange, marron, noire, bleue, verte. Dans certains tissages sont mélangés à la laine des poils de chèvre et/ou de chameau. Tissages du M’zab Le tissage, activité essentiellement féminine au M’zab, a fait la renommée de cette région. Des produits diversifiés tels les gandouras ou les châles, mais aussi les magnifiques tapis – ras et épais, noués ou tissés – issus du tissage traditionnel subsistent encore. Les motifs géométriques qui ornent ces produits rappellent effectivement ceux d’autres régions. Ils sont inspirés par les formes des objets usuels chandelier, peigne à tasser, clé ou rappellent des animaux : crapaud, scorpion. Ils se singularisent par leurs couleurs et l’harmonie des compositions. Le tissage a donné lieu à une activité économique importante et il prenait un temps considérable. Les femmes mozabites se devaient ainsi de passer autant de temps aux activités ménagères que sur les métiers à tisser.
Posté Le : 10/02/2022
Posté par : patrimoinealgerie
Source : poste.dz