Algérie

Tirs groupés sur le gouvernement



Les députés ont mis à profit, hier lundi, les débats autour du projet de loi portant règlement budgétaire pour l'exercice 2018, pour tirer à boulets rouges sur le gouvernement dont notamment son coordinateur, le Premier ministre.M. Kebci - Alger (Le Soir) - Ils n'étaient certes pas nombreux, hier lundi, à se présenter à la plénière de l'Assemblée populaire nationale pour débattre du projet de loi portant règlement budgétaire pour l'exercice 2018, mais ceux qui se sont déplacés, une centaine, voulaient visiblement, dans leur majorité, en découdre avec l'exécutif dont certains membres, à leur tête, le Premier ministre, en ont eu pour leur grade.
Et dans ces tirs groupés contre le gouvernement, les députés du Mouvement de la société pour la paix (MSP) et certains de leurs pairs de la mouvance islamiste, mais également des parlementaires de l'ex-Allégeance, ont tenté de tirer leur épingle du jeu. «Le gouvernement a échoué lamentablement à tel point qu'une trentaine de ses membres ne sont pas visibles puisque les citoyens ne les connaissent pas», soutient un ex-député du Rassemblement national démocratique (RND), ajoutant que pour ceux qui sont au-devant de la scène, ils se distinguent par des «contradictions» et des échecs cuisants pour n'avoir honoré aucun ou presque de leurs engagements» à leur prise de fonction.
Et de se montrer un peu plus virulent à l'endroit du Premier ministre qu'il accuse tout simplement d'«engager une campagne électorale pour une élection présidentielle».
Pour un autre député du Front de libération nationale (FLN), certains ministres plus que d'autres, citant ceux de la Santé, de la Jeunesse et des Sports et de l'Industrie, «collectionnent les échecs», menant le pays «droit dans le mur» et les invitent tout simplement comme bien d'autres responsables d'une administration, selon lui, «malade», à «démissionner». Et la palme de ces salves contre le gouvernement revient aux députés islamistes dont notamment ceux du MSP qui accusent l'équipe coordonnée par Abdelaziz Djerad d'avoir «réussi des échecs à tous les niveaux». L'un d'eux accuse tout simplement le Premier ministre d'avoir, notamment, provoqué, avant-hier dimanche, lors de sa visite d'inspection à Médéa, des embouteillages monstres sur les routes de cette wilaya, au «grand dam des citoyens qui attendaient des solutions à leurs problèmes».
Traitant, par ailleurs, de l'ordre du jour de cette plénière, à savoir le projet de loi portant règlement budgétaire pour l'exercice 2018, la majorité des intervenants ont relevé l'incongruité de la démarche tant cet exercice relève de la macabre ?uvre de gouvernements dont près de la moitié des membres et deux de leurs chefs croupissent en prison pour de lourds dossiers de corruption.
Un exercice qui, cependant, et comme ses précédents, étale au grand jour, selon un député du MSP, bien de tares érigées, malheureusement, en mode de gestion, à savoir le «manque de maturation des projets avec leurs corollaires, les réévaluations astronomiques et la corruption au point où, comme le soulignera un autre parlementaire du même parti, le «quart du projet de loi de finances pour l'année prochaine (2021)?est consacré à des réévaluations qui sentent la corruption». Il y a également, poursuivra-t-il, le manque, voire l'absence de prospective».
Evoquant le dossier des zones d'ombre cher au chef de l'Etat, un député a usé de la dérision, parlant de wilayas d'ombre par excellence, citant la wilaya d'El-Bayadh où, citera-t-il en exemple, près de «1 000 travailleurs risquent de se retrouver au chômage», leur entreprise publique fera l'objet ce mardi, selon lui, «d'une vente par adjudication».
M. K.


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