Algérie

Tirs de gaz lacrymogènes sur des manifestants



La police a tiré, hier, des gaz lacrymogènes sur des milliers de Soudanais descendus dans la rue pour marquer le 1er anniversaire du putsch et réclamer un gouvernement civil, bravant la coupure d'Internet et un déploiement militaire massif. «Les militaires à la caserne», ont scandé des manifestants dans la capitale Khartoum et ses banlieues, où toutes les routes ont été bloquées. Car dès l'aube, les deux camps se sont activés: les manifestants ont érigé des barricades pour ralentir l'avancée des forces de sécurité, et celles-ci ont bloqué ponts et avenues pour empêcher un déferlement de protestataires vers le Palais présidentiel où siège le général Abdel Fattah al-Burhane, l'auteur du coup d'Etat du 25 octobre 2021. C'est aux abords de ce bâtiment que la police a tiré des grenades lacrymogènes pour tenter de disperser la foule, ont rapporté des témoins. Depuis le putsch, manifestants et militants répètent le même mot d'ordre: «Pas de négociation ni de partenariat avec les putschistes» et retour au pouvoir des civils, condition sine qua non pour la reprise de l'aide internationale interrompue à la suite du putsch. Il y a un an, le général Burhane, chef de l'armée, rompait tous les engagements pris deux ans auparavant au Soudan, pays plongé dans une grave crise économique. À l'aube, il faisait arrêter les dirigeants civils avec lesquels il avait accepté de partager le pouvoir quand, en 2019, l'armée avait été forcée par la rue de déposer l'un des siens, le dictateur Omar el-Béchir après trois décennies au pouvoir. Les protestations se poursuivaient hier soir, malgré la répression qui a tué en un an 118 manifestants, selon des médecins prodémocratie. Le Soudan nage dans l'incertitude. Aucun observateur n'imagine possible la tenue des élections promises à l'été 2023, aucune figure politique ne semblant jusqu'ici prête à rejoindre le gouvernement civil régulièrement promis par le général Burhane, tandis que les médiations internationales n'ont pas abouti. Et l'aide internationale est cruellement nécessaire dans ce pays, l'un des plus pauvres au monde et où la situation économique est catastrophique. Entre inflation à trois chiffres et pénuries alimentaires, un tiers des 45 millions d'habitants souffrent de la faim. C'est 50% de plus qu'il y a un an, souligne le Programme alimentaire mondial (PAM).


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