Algérie

Tirs croisés sur l'alliance présidentielle



Les trois formations composant l'actuelle alliance présidentielleont été, pendant deux mandatures, en charge de la représentation locale éluedans la grande majorité des localités du pays. Là où le rapport de forceélectoral le lui a permis, chaque parti de cette entité politique a faitcavalier seul en s'octroyant les postes clefs des assemblées municipales et dewilaya et, par voie de conséquence, la responsabilité pour le meilleur ou pourle pire du bilan de la gestion locale. Ailleurs, ces partis ont été contraintsà des accords d'alliance qui ont donné le jour à des exécutifs locauxinstables, incompatibles avec une politique de gestion basée sur la cohérenceet le long terme. Dans l'un comme dans l'autre cas, le bilan de laparticipation de ces partis dans la gestion locale n'a globalement rien dontils puissent faire un argument de bataille pour cette campagne électorale. Ilsen sont tellement conscients qu'aucun d'entre eux ne s'est risqué à assumer lebilan, y compris là où ils ont reconduit à la candidature leurs élus sortants.C'est bien là le point faible du trio de l'allianceprésidentielle sur lequel, bien entendu, s'appuie l'essentiel de l'argumentaireélectoral de leurs adversaires concurrents. Il est de bonne guerre que cesderniers noircissent le tableau concernant le bilan de la gestion locale et seprésentent en alternative à «l'hégémonisme destructif» du trio de l'allianceprésidentielle. Dans le climat d'exaspération et de mécontentement quenourrissent les citoyens contre leurs élus sortants dans beaucoup de localitésoù le FLN, le RND ou le MSP ont été aux responsabilité de la cité, il estévident que l'exercice peut s'avérer d'un bon rapport électoral pour leurs détracteurs.L'entame de la campagne électorale montre que ceux-ci ne s'en privent pas. Sichacun plaide pour sa chapelle, tous tirent à boulets rouges sur les partis del'alliance auxquels ils imputent, quelque peu injustement, lesdysfonctionnements, les impuissances et les insuffisances du pouvoir local.Pour être grande, évidente, la responsabilité de ces partis est à atténuer sil'on tient compte de la dépendance par rapport aux institutions administrativesétatiques, dans laquelle leurs élus locaux ont eu à exercer leursresponsabilités électives. C'est là une réalité handicapante qui s'imposera auxnouveaux élus, quelle que soit leur coloration partisane, qui sortiront duscrutin du 29 novembre. Une vérité dont les trois partis de l'alliance font leurarme essentielle pour, d'une part, se dédouaner de l'impuissance du pouvoir élulocal face aux préoccupations et attentes citoyennes, et, d'autre part, s'enservir pour étayer leurs promesses de réformes qui feront, selon eux, que lesprochains exécutifs locaux auront plus d'autonomie dans la conduite desaffaires de la cité et de pouvoir pour leur exécution et leur contrôle. Iln'est reste pas moins que si les citoyens peuvent ici ou là leur accorder lescirconstances atténuantes en tenant compte de cette situation de dépendanceforcée dans laquelle ils ont eu à exercer la représentation populaire locale,en beaucoup d'autres endroits par ailleurs, ils exerceront contre eux leurdroit de sanction pour avoir servi de tremplin et de caution à toute une faune deprédateurs et de prévaricateurs qui a sévi en leurs étiquettes dans lesassemblées communales et de wilaya.


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