Algérie

«Tirons les leçons de l'Histoire»



«Nous avons vécus sous un régime de démocratie apparente loin de la démocratie réelle et là on se retrouve à la fin cette période, d'autant plus que le système veut se réformer et se mettre à un niveau où le monde le considère comme étant démocratique, notamment le monde occidentale développé», a déclaré le juriste et homme d'Etat Ali Haroun, en marge de la présentation de son ouvrage L'éclaircie, hier au forum d'El Moudjahid.
Un livre paru aux éditions Casbah, dans lequel il évoque l'histoire du pays jusqu'à 1991 durant laquelle il était impliqué. Lors de cette rencontre où beaucoup de non-dits on été relevés, les réformes politiques actuelles étaient au c'ur des débats. Ali Haroun a appelé à ce que «ce changement se fasse dans le respect de la démocratie, d'un Etat de droit, tout en respectant les droits de l'homme ainsi que la liberté d'expression», en faisant référence à l'expérience de l'Algérie depuis les élections de 1991 remportées par le FIS et la décennie noire qui s'en est suivie. «Après la réussite du FIS, le ministre des Droits de l'homme s'est retrouvé devant un dilemme extraordinaire : la légitimité et le droit», avant d'ajouter : «Il ne faut pas revenir à une opposition violente et surtout il faut éviter d'arriver à une situation qui est celle de l'Irak ou de l'Afghanistan.» L'homme de loi est revenu sur le cadre général des réformes et l'axe autour duquel elles doivent s'inscrire. Il a estimé que le printemps arabe n'a fait qu'accélérer la demande des réformes du système, étant donné que «c'est le président de la République lui-même qui a appelé à ces réformes, donc il est conscient que ce qu'il a mis en place depuis 1999 n'a pas été réalisé». Pour le conférencier, le multipartisme s'est fait à une période «pré-démocratique» avec la création de partis comprenant 15 personnes et un budget de 30 millions. «La démocratie ne veut pas dire l'anarchie, il faut tirer les leçons de l'histoire.» Il a souhaité que la nouvelle législation et les normes régissant ce domaine apportent de plus ample explications à ce qu'il a appelé le «quand, comment et pourquoi du parti». S'agissant des mandats présidentiel, Ali Haroun a estimé qu'un système qui permet à un président d'être toute sa vie à la tête d'un pays «est un système qui empêche le peuple de choisir». En ce sens, un président peut se représenté à condition «qu'il ne soit pas candidat et président au même temps, cela dans la mesure ou les élections sont sincères. Cette méthode à bien marché, surtout au Brésil» affirme-t-il Questionné sur une possible future rencontre avec la commission des réformes politiques présidée par Bensalah, il répond : «Si vous voulez, on tiendra une autre rencontre et dans le cas où je veuille répondre je vous répondrez.» Il faut noter, que le livre L'éclaircie parle d'une période où l'Algérie a connu d'importants changements. «Je n'ai pas l'audace d'écrire l'histoire mais ce livre est du matériel brut pour l'écrire avec mes commentaires et mon expérience», explique-t-il.


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