«Iqraa» lance un nouveau manuel pour les analphabètes
«Je m’alphabétise par la culture juridique», tel est le titre du nouveau-né, issu du nouveau Code de la famille, de l’association algérienne d’alphabétisation Iqraa, présenté hier au centre de presse El Moudjahid.
Selon Aïcha Barki, la présidente de l’association, six mois de dur labeur ont permis la confection de ce livre pédago-éducatif destiné notamment aux femmes analphabètes.
Avec ses 19 textes choisis parmi les 270 articles du nouveau Code de la famille, ce manuel d’une extrême importance traite essentiellement des questions liées aux fiançailles, au contrat de mariage, au tutorat, à l’adoption, au divorce ainsi qu’aux droits à l’héritage.
Cet outil pédagogique qui a voulu inculquer, dans ses termes les plus simples, la culture juridique à la communauté d’analphabètes (hommes et femmes), s’inscrit dans le cadre d’un projet Maghreb, à l’instar de nos voisins Tunisiens, Marocains et Mauritaniens.Le ministère de la Solidarité nationale et le gouvernement du Royaume-Uni, par l’intermédiaire de la fondation «Global Opportunities Fund», ont contribué avec la somme de 800.000 DA pour le premier et 930.000 DA pour le second, à la réalisation de ce projet novateur.
Dix mille (10.000) exemplaires de ce nouveau manuel sont déjà prêts à être distribués incessamment.
«C’est très peu par rapport à nos 72.000 analphabètes qui suivent nos cours dans les différentes structures, dira Mme Barki, mais ce n’est qu’un début. L’Algérie, à travers ces opérations de vulgarisation, compte fortement réduire, de 31,90% à 21,36%, le nombre d’analphabètes à l’horizon 2015.»
Par ailleurs, la présidente d’Iqraa a profité de cette tribune pour lancer un appel au chef du gouvernement et au ministre de l’Education nationale afin d’adapter une stratégie de lutte contre l’analphabétisme, d’autant plus que l’année prochaine sera l’année de l’alphabétisation.
De son côté, l’ambassadeur de Grande-Bretagne, qui s’est félicité de cette initiative, a promis de soutenir tous les efforts allant dans le sens de la promotion de la condition féminine.
Dans le même sens, il signalera qu’il a entamé des contacts avec le réseau des juristes arabes afin qu’ils fixent leur siège à Alger, dans les deux prochaines années, dans le but de promouvoir la culture juridique dans le milieu scolaire. Pour sa part, le chef du projet maghrébin, Réda Badjoudi, a souligné que cette initiative qui porte une dimension à l’échelle maghrébine, vise en fait à rapprocher la vision des gouvernants de celle des associations de la société civile.
Selon notre interlocuteur, la fondation britannique qui s’est associée au financement de cet important projet, intervient également sur les thèmes des droits de l’homme, de la démocratie, de la bonne gouvernance et des réformes politiques. D’autre part, la ministre déléguée à la Famille, Mme Djaâfar, a loué le mérité de l’association Iqraa qui, selon elle, a permis à des dizaines de milliers de femmes algériennes de tous bords d’apprendre à lire.
«Grâce à ce livre-guide, qui a pour but de vulgariser plusieurs points du Code de la famille tout en alphabétisant, fera-t-elle remarquer, l’association Iqraa a franchi une autre étape dans sa lutte incessante contre l’analphabétisme.»
Son département sera ainsi, annoncera-t-elle, un important appui pour la vulgarisation de cette culture juridique au sein des foyers algériens. Enfin, signalons que l’association Iqraa, qui a déjà publié une série de manuels sur le sida et autres fléaux sociaux, compte servir de vecteur de communication à tous les sujets tabous et agir, en conséquence, au bénéfice de la frange analphabète de notre société.
Abed Tilioua
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Posté Le : 07/09/2006
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com