Le temps hivernal de ce mois de novembre
alterne des journées de vent et de pluie.
Les dernières journées qui préludent à la
fête de l'Aïd el Adha de cette année, restent cependant annonciatrices de
vertigineuses flambées des prix du mouton, des vêtements et autres viandes
blanches. Les marchés hebdomadaires de Cherchell, Hadjout, Tipaza et Koléa
furent, ces derniers temps, malmenés par les averses torrentielles et
intempestives, obligeant très souvent les marchands ambulants à lever leurs
étals et laisser sur leur faim ménagères et pères de famille.
Mais au-delà de cette triste réalité, c'est
l'inaccessible mouton de l'Aïd, qui se laisse désirer, par ses prix qui
fluctuent du simple au double avec des minima de 18.000 DA et maxima de 35.000
DA et plus. Nous avons assisté, lors de nos récentes visites aux marchés à
bestiaux de Hadjout, Koléa, Gouraya et Damous, à une frénésie des prix
entretenue par les maquignons d'Aïn Defla, Chlef, Djelfa, Tiaret et Mostaganem
qu'on retrouve dans ces principaux souks. Ce sont ces éleveurs venus des
régions de «El Guebla» qui fixent les prix du mouton», nous déclare un vieil
habitué de ces marchés à bestiaux dans la périphérie de celui de Bourkika. Mais
le mouton s'impose comme une obligation tant au niveau religieux que familial.
Que pensent les hommes de la foi? « chaque année, à l'époque du grand
pèlerinage de La Mecque, les musulmans immolent des moutons ou béliers» en
souvenir du sacrifice effectué par le prophète Ibrahim El Khalil», nous affirme
le muphti de la mosquée El Rahman» en nous expliquant les préceptes requis par
ce rituel.
A ce titre, il nous précisera que le
sacrifice du mouton est obligatoire pour ceux ayant les moyens et devant, pour
cela, respecter un «rituel» obligatoire et strict».
S'agissant de l'Aïd El Adha, le muphti de
la mosquée El Rahman ajouta: l'Aïd El Adha, appelé aussi Aïd El Kébir symbolise
dans l'Islam, le rattachement à Ibrahim El Khalil et au monothéisme pur. Cette
fête revêt donc une haute valeur religieuse et morale. Les sacrifices exigés
lors de l'Aid El Adha sont des sacrifices d'animaux dont la consommation est
licite en Islam. Ce sont des ovins, caprins, bovins et camelins. Cependant dans
la pratique, on égorge surtout des moutons, selon une obligation traditionnelle.
Ces moutons ne doivent être, ni borgnes, ni malades, ni boiteux, ni maigres
sans aucune graisse. Eviter le choix d'une bête ayant une tare».
A titre de sécurité sanitaire, il est
légion qu'avant le sacrifice pour les fêtes de l'Aïd, les pouvoirs publics
lancent des campagnes de sensibilisation en préconisant plusieurs
recommandations en vue de se prémunir du danger du kyste hydatique: cette
maladie parasitaire dont le cycle se déroule, entre le mouton et le chien, peut
toucher accidentellement l'homme et entraîner des complications souvent
mortelles».
A Cherchell, ce sont les organisations
caritatives et le Croissant Rouge algérien qui préparent la distribution des
vivres et des vêtements aux familles nécessiteuses, car en cette journée de fête,
ce sont les bambins et les enfants en bas âge, qui seront bien habillés et
parés de leurs rutilants bijoux en toc, pour aller glaner des dinars, dans
leurs sacs de l'Aïd, en offrant des bises aux parents et aux proches.
Mais cette journée de l'Aïd sera surtout
marquée par les méchouis où se rassasient ces familles. Les brochettes
marqueront et symboliseront ces regroupements familiaux. Les viscères, foie et
cÅ“ur, seront également les plus prisés.
Les mères de famille s'attacheront d'abord
à faire respecter le rituel d'offrandes, en découpant des quartiers d'une
partie du mouton destinés à être offerts aux pauvres et démunis. D'autres
familles plus démunies achèteront certainement des quartiers de viande, au
détail. D'autres procèderont à une répartition charitable de la viande, parmi
les déshérités. Mais cet Aid sera surtout agrémenté par les envoûtantes et
mélodieuses chansons de Abdelkrim Dali «Mabourk Aidkoum».
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 15/11/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Houari Larbi
Source : www.lequotidien-oran.com