Baisser de rideau - Le 10e salon national de l'artisanat et du souvenir a pris fin samedi au niveau du port de Tipaza.
Tenant le stand de sa femme Hafsa, Hacène Bougari, de la ville de Tipaza, cuisinier à la retraite, nous dit qu'il aide sa femme dans la préparation des gâteaux et se félicite de participer à ce salon, à travers lequel il a pu avoir des échanges avec d'autres artisans et associations, tous types confondus.
«Ma femme est spécialisée dans le gâteau traditionnel depuis deux ans et la pâte feuilletée depuis une année. Nous livrons généralement aux supérettes de plusieurs localités de la wilaya» nous dit-il avant de nous passer au téléphone sa femme qui s'est fait remplacer par son mari ce jour-là.
«On me dit que les plus de 50 ans, n'ont pas le droit de bénéficier d'un local, pourtant j'en ai besoin pour travailler», nous dit Hafsa, 57 ans. Pour sa part, Hayet Ghdiyer, l'une des plus actives artisanes de la wilaya d'El-Oued, est à sa 30e participation, nationale et internationale, avec ses produits de tissage de tapis et sur tissus. Hayet s'interroge sur l'utilité de la carte d'artisan. «On nous a fait sortir de chez nous en nous promettant de nous aider grâce à la carte d'artisan. Mais depuis son obtention on nous considère comme des commerçants. Pourtant, on ne gagne pas beaucoup. Nous devions être pris en charge à 100% à Tipaza par exemple.
Mais il n'en est rien car nous avons dû payer 2 000 DA de frais d'exposition ainsi que les déplacements et la restauration. Durant ces 10 jours, seul l'hébergement était assuré.» Hayet, préserve le métier qu'elle a hérité de sa mère et de sa grand-mère.
«Je représente symboliquement l'histoire de notre région, ses richesses, sa culture, le quotidien de la femme, les conditions de vie, par les images du scorpion, le serpent, les dunes, les couleurs du sable et des herbes du désert.» L'artisan spécialiste en bijoux kabyles et le corail, Jugurtha Rouikem, du village Bousmahal (Larbaa Nath Iraten Tizi-ouzou), qui vient de bénéficier d'un local, se dit heureux, quant à lui, de sa 3e participation à ce salon mais estime que l'année dernière était meilleure quant à l'affluence du public qui lui avait permis d' écouler ses produits. «L'année écoulée, nous avions reçu plus de touristes étrangers qui étaient intéressés par nos produits vu les prix raisonnables pratiqués. D'ailleurs je propose depuis toujours des produits faits à la main, à la pince et au chalumeau, à des prix imbattables.
Ces derniers sont revendus à des prix exorbitants chez des bijoutiers», affirme-t-il. Et d' enchaîner : «Les gens continuent de penser que mes bijoux sont chers. mais il faut préciser que la matière première est chère.» Qualifiant de «réussi» ce 10e salon, le directeur de la CAM de Tipaza, M. Lakhdari, se félicite d'avoir donné à travers ce salon, l'occasion aux artisans de 16 wilayas du pays, d'exposer leur savoir-faire et de se rapprocher du public «au point que deux femmes artisanes de Tlemcen et de Tizi Ouzou ont décidé de faire équipe pour travailler ensemble».
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Posté Le : 16/07/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Souad Labri
Source : www.infosoir.com