Algérie


La justice sévit Après avoir procédé la semaine écoulée à la suspension du procureur adjoint de Koléa, pour usage d?arme contre un voisin à Bou Ismaïl, le ministre de la Justice et garde des Sceaux vient de décider, à la suite des conclusions de l?inspection générale de son département ministériel, d?intervenir pour suspendre et changer radicalement les magistrats du tribunal de Koléa relevant de la cour de Blida, en l?occurrence le président du tribunal, le procureur de la République et le juge d?instruction. Les magistrats du tribunal de Koléa relevés par leur tutelle ont été impliqués dans la mauvaise gestion de certains dossiers, selon des sources sûres. La lenteur dans le traitement des affaires douteuses et le mécontentement des citoyens figurent parmi les griefs retenus à l?encontre de ces magistrats, selon des indiscrétions. Les institutions de l?Etat au niveau de la daïra de Koléa, particulièrement, et celles de la wilaya de Tipaza, en général, étaient sous l?emprise du baron notoirement connu Laïd Berradi . Toujours selon nos sources, l?enquête demeure en cours et des sanctions seront prises contre des commis de l?Etat complices et responsables de la déliquescence et de la dégradation de la situation dans cette région. L?arrestation du « puissant » Laïd Berradi par les éléments de l?Office national de la répression du banditisme (ONRB) et sa mise en mandat de dépôt par le magistrat du tribunal de Sidi M?hamed (Alger) ont mis dans la gêne certains représentants de l?Etat à l?échelle de la wilaya de Tipaza. La décision du ministre de la Justice vient à point nommé, d?autant plus que le Conseil des ministres vient d?examiner et d?approuver l?avant-projet de loi relatif à la prévention et à la lutte contre la corruption. Même le président de la République est intervenu à l?issue de la présentation de cet avant-projet de loi, lors de ce Conseil des ministres, pour souligner l?importance de ce nouveau dispositif, en tant qu?instrument incontournable à la bonne gouvernance et à la réhabilitation de l?Etat de droit. « La corruption doit être combattue de manière non sélective, quels qu?en soient ses auteurs », a-t-il déclaré. Il n?en demeure pas moins que certaines administrations de la wilaya de Tipaza se sont montrées impuissantes jusqu?à la limite de la complicité dans les pratiques maffieuses, à l?image de l?administration des impôts qui s?est caractérisée par une passivité à l?égard des gros bonnets de la wilaya de Tipaza (fraude fiscale), mais impitoyable avec « les petits ». Les éléments des services de sécurité enquêtent actuellement sur certaines transactions effectuées au niveau du territoire de la daïra de Tipaza et sur la manière dont se sont faites ces passations de marchés publics par la direction de l?hydraulique de la wilaya de Tipaza. Le premier feuilleton de Koléa vient de connaître son dénouement, vraisemblablement, mais réserve sûrement d?autres surprises.


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