Algérie

Tipasa / Salon national de la poterie artisanaleLe plaidoyer des artisanes



Tipasa / Salon national de la poterie artisanaleLe plaidoyer des artisanes
Moyens - «Nous ne voulons pas d'expositions conjoncturelles», ont réclamé les participantes.C'est demain que s'achèvera le Salon national de la poterie artisanale qui a ouvert ses portes mercredi au Complexe touristique Matarès dans la wilaya de Tipaza. Organisé par la Chambre de l'artisanat et des métiers de cette de wilaya, ce rendez-vous regroupe 60 artisans potiers venus de 16 wilayas dont des participants venus de pôles réputés pour ce métier, à savoir Sidi Semiane (Tipaza), El-Abadia (Aïn Defla), Tamantiti (Adrar), Bider (Tlemcen), Jijel et Tamanrasset. Ce salon thématique dédié à la poterie, veut aider à l'amélioration de cette activité typiquement artisanale selon le directeur de la Chambre de l'artisanat et des métiers de la wilaya de Tipasa, Mohamed Lakhdari. Il vise à l'évaluation de la série de sessions de formation dont ont bénéficié les artisans potiers notamment avec des formateurs espagnols. Le salon vise également à la découverte de dons, à un échange d'expérience et de savoir-faire entre les artisans. Le salon veut également faire sortir la femme rurale et la femme au foyer et lui permettre d'exposer son produit.
Certaines exposantes nous ont fait part de leurs soucis quant au métier qu'elles ont hérité de leurs familles. Des femmes rurales des hauteurs de Sidi Semiane relevant de Cherchell (Tipaza), nous disent qu'elles sont oubliées. «On ne nous appelle qu'une à deux fois par an lors des expositions. Nous n'avons pas d'autres moyens d'éxistence.
Pourquoi ne nous aide-t-on pas en créant des espaces de vente au niveau de Sidi Semiane ou aux alentours pour exposer nos produits et subvenir aux besoins de nos familles' Nous ne voulons pas d'expositions conjoncturelles», nous dit l'une d'elles. Sa voisine s'aventure avec d'autres femmes à rapporter la matière première des montagnes et des forêts. «On part tôt le matin pour ne revenir qu'en fin d'après-midi. On transporte notre matière première et le bois sur nos dos sur plus de 1 km de terrains accidentés avec un risque de ne plus rentrer chez nous», nous dit une deuxième. Les femmes veulent au moins une petite aide et de moindres moyens pour rapporter leur matière première : «le bois, pour la cuisson de nos produits», explique-t-elle encore.
Cette femme nous informe qu'une femme étrangère les visite une fois par an après avoir fait des commandes et leur achète leurs produits. «Elle nous encourage beaucoup et nous demande de ne pas laisser tomber cette tradition ancestrale.» En face, un autre stand regroupe la famille Habbachi du village Sidi Saad (El-Abadia, Aïn-Defla). C'est grâce à la maman El hadja Aicha âgée de 63 ans que cette famille expose pour la première fois.
Pourtant, elle fait partie des familles réputées et son produit est très sollicité depuis plusieurs années. «Grâce à la Cam de Aïn-Defla, je participe à une exposition pour la 1re fois. « Je que je revis», nous dit-elle. La femme artisane est aidée par sa fille Ghania âgée de 27 ans. «J'aide ma mère dans le travail de poterie mais je m'occupe beaucoup plus de la décoration. Nos produits sont très demandés notamment par les nouvelles mariées.»


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