La 10e édition de la Fête de la fraise, organisée au siège de la Chambre d'agriculture de la wilaya (CAW) jeudi dernier, s'est achevée par un flop, bien que cette année, Tipasa s'enorgueillit de sa première place dans la production de la fraise à l'échelle nationale.Le comportement de la directrice des services agricoles par intérim (DSA) de Tipasa a fortement étonné les professionnels du secteur de l'agriculture. L'atmosphère qui règne ces dernières semaines dans notre pays devrait logiquement remettre sur les rails les responsables de la wilaya de Tipasa, afin qu'ils puissent reprendre leurs esprits et retrouver leurs réflexes. Malheureusement, ce n'est point le cas dans «la principauté». Les comportements des années de plomb résistent au vent de changement exigé par les populations.
Lors de cette manifestation agricole, le wali de Tipasa découvre avec étonnement que sa wilaya est devenue le 1er producteur de la fraise. Selon les statistiques de la CAW de Tipasa, le nombre de fraisiculteurs avoisine les 170, alors que la superficie mobilisée pour la production de la fraise est passée de 374 hectares en 2018 à 694 ha en 2019. Quant à la production de ce fruit, qui était de 86 000 quintaux en 2018, elle a atteint en 2019 un volume de 202 000 quintaux. Le taux de rendement à l'hectare est estimé à 300 quintaux.
Pour cette 10e édition, la CAW de Tipasa avait invité 45 fraisiculteurs sur un total de 170. Les variétés produites par les fraisiculteurs sont nombreuses. Nous avons pu relever quelques noms au niveau des stands d'exposition. Il s'agit de fortuna, crystal, splendeur, vantana, flaminia, nabila, melissa, savana, camila, perchinko, san ankrias? des fraises cultivées dans la partie est de la wilaya de Tipasa, notamment dans les communes des daïras de Fouka, Bou Ismail, Koléa, Ahmeur El Aïn et Hadjout.
La wilaya de Tipasa compte cinq exportateurs de fraise, bien que les quantités sont pour le moment insignifiantes. Les perspectives pour cette filière ne s'annoncent pas prometteuses, car les agriculteurs ne peuvent pas se passer de l'importation des plants de fraisier depuis l'Espagne. Le coût d'un plant est de 40 DA, alors qu'un hectare permet la plantation de 46 000 plants. Le coût de revient d'un hectare de fraise varie entre 2,5 et 5 millions de dinars.
L'indisponibilité de la main-d'?uvre, l'irrigation, l'absence d'infrastructures pour la transformation de ce fruit, l'inexistence d'une pépinière et d'une coopérative ne sont qu'une partie du lot de problèmes qui entravent le quotidien des fraisiculteurs, leur culture n'étant pas considérée comme stratégique dans le cadre de la sécurité alimentaire. «La fraise est devenue comme la voiture en Algérie», nous explique un expert en agronomie. «On importe tout, les plants, les engrais, on se contente de faire le montage dans les champs pour venir exposer et vendre la fraise, il est temps de se pencher sur les sérieux problèmes que rencontre cette filière afin de pouvoir réellement produire la fraise chez nous», ajoute-t-il.
En plus de l'exposition de fruits, cinq conférences et un concours étaient au programme de cette 10e édition de la Fête de la fraise, gâchée à l'issue de la journée par un «hold-up» : des caisses de fraises emportées par la DSA intérimaire, au niveau des stands d'exposition, venue avec son personnel «cueillir» les fruits exposés afin de les offrir à ses tuteurs.
Le personnel de la CAW et quelques fraisiculteurs, qui n'avaient même pas été consultés, sont demeurés tétanisés par le geste ahurissant de la première responsable par intérim du secteur agricole de la wilaya de Tipasa. Elle avait déjà commis un impair lors de la visite de l'ex-ministre de l'Agriculture, qui n'était pas passé inaperçu auprès des observateurs.
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Posté Le : 02/04/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M'hamed H
Source : www.elwatan.com