Le douar Djomar est l'un des dix douars
composant la commune de Sidi Simiane dépendant de la wilaya de Tipasa, une
commune exclusivement agricole et semi pastorale. Ainsi, lors de la visite
qu'avait effectuée récemment le wali de Tipasa dans cette commune, plusieurs
dizaines de fellahs provenant de ce douar étaient venus à sa rencontre pour
exposer leurs préoccupations et leurs doléances. «Nous manquons d'eau, nous
manquons d'infirmerie où les femmes peuvent être soignées, nous manquons de
mosquée», parla un vieux représentant improvisé du groupe… «et un stade», cria
haut et fort un adolescent. Du centre de l'attroupement des fellahs, une voix
grelottante et tremblante se fit entendre: «On veut des vaches». Une voix de
ténor l'interrompit et se rapprocha du wali, en se frayant un chemin pour lui
dire presque en catimini et en aparté: «On n'est pas en sécurité, donnez-nous
des armes Monsieur le wali». Le wali se tourna vers ces fellahs qui se sont
adressés à lui avec des revendications et des voix auparavant tumultueuses:
« Vous voulez des armes, on vous donnera
des armes. Mais je vous recommande la vigilance. Dans le douar de Bouharb, les
citoyens sont vigilants. Aucun voleur, aucun malfaiteur, aucun criminel ne s'y
aventure. Pourquoi? Parce que les citoyens de ce village sont debout et
vigilants. Si les résidents ne se défendent pas, même la sécurité n'y pourra
rien». Les fellahs enthousiastes écoutèrent religieusement le wali. «Pour ceux
d'entre vous qui souhaitent planter ou greffer des oliviers, l'Etat est prêt à
les encourager. L'Etat est disposé à vous doter de ruches. Votre région est
rocailleuse et les herbes sont rares. Nous sommes prêts à vous donner des
chèvres qui s'adaptent parfaitement à ce climat. L'Etat a ramené de l'étranger
des spécialistes en fromages. Il y a d'excellents fromages de chèvre qui font
le bonheur des familles. On peut vous former dans ce métier», martela le wali.
Ebahis et admiratifs, les fellahs sont aux nues. Mais silencieusement, ils
s'interrogèrent : «Nous, fabriquer des fromages, planter et greffer des
oliviers et élever des abeilles ?»
Précisons à ce titre que l'objectif primordial visé par la wilaya
de Tipasa est de vulgariser, en direction des exploitants agricoles locaux, les
mesures d'aide et d'encouragement préconisées par les pouvoirs publics dans le
cadre du FNDIA pour le soutien de la culture oléicole. C'est à ce titre qu'il a
été décidé que pour la création de chaque verger, l'Etat soutiendrait
l'exploitant à raison de 30.000 dinars pour la culture semi intensive
(c'est-à-dire la plantation de 204 plants à l'hectare) et de 60.000 DA pour la
culture intensive, cela pour chaque hectare exploité et mis en valeur.
Toujours au titre de la création d'oliveraies en mode intensif et
semi intensif, il est préconisé que l'exploitant pourrait obtenir en outre une
aide pour l'opération de greffe des oliviers sauvages (oléastres) grâce à un
encouragement de l'Etat. Plusieurs actions d'encouragement sont prévues dans le
cadre du FNDIA. (Acquisition de matériel d'équipements de récolte des olives).
Dans ce cadre, la subvention gouvernementale serait de 30%. Il a été précisé
par ailleurs que pour les nouvelles huileries, la modernisation des moyens de
stockage et de conditionnement, les mesures d'aide et d'assistance seront sous
forme d'avantages identiques à l'exploitation de l'oliveraie.
Il
a été annoncé par ailleurs que la prévision annuelle d'olive pour 2008 était
fixée à 1.420 tonnes tandis que pour l'exercice 2009, il a été réalisé plus de
2.000 tonnes. Il convient de rappeler pour l'histoire de l'olivier dans cette
région, que dans l'antique Tipasa, les légions romaines et les exploitants
numides avaient tiré profit justement de l'olivier en installant des fermes
oléicoles (des villages), dont les archéologues identifièrent et découvrirent
plusieurs dizaines d'exploitations de ce type dans tout le périmètre forestier
de l'ancienne capitale numide (Caesarea).
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Posté Le : 01/12/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Larbi Houari
Source : www.lequotidien-oran.com