Algérie

Tipasa. Le mégaprojet du port sur le site El Hamdania : Interrogation autour de la préservation des vestiges archéologiques



La dernière visite effectuée, lundi dernier, par le wali de Tipasa au niveau du site El Hamdania, avait eu le mérite de révéler moult difficultés, qui n'ont pas été résolues depuis des années.Par conséquent, le mégaprojet du grand port commercial centre ne verra pas le jour de sitôt, comme l'avaient annoncé les responsables de l'ANRPC.
Le gouvernement chinois n'a pas encore donné son accord pour le financement de cet important projet stratégique pour l'économie algérienne, qui n'a pas bénéficié d'une étude sérieuse, avant la décision de sa création, le 30 décembre 2015. En plus des difficultés liées au massacre écologique, terrestre et marin, à cause des conséquences de sa réalisation sur ce site précis.
Il y a un autre élément incontournable à prendre en charge. Il s'agit de la préservation et du transfert vers un autre site des objets archéologiques et culturels apparents et immergés situés à l'intérieur du site d'El Hamdania.
La directrice de la culture de la wilaya de Tipasa informe le chef de l'exécutif de la wilaya, «les canons immergés sur le site d'El Hamdania seront transférés dans un premier temps au large du Cap Tizirine, avant d'être transférés après vers le musée maritime à Alger, dit-elle, quant à l'épave en bois qui contient une cargaison de grosses pierres, c'est un autre cas. Nous avons une équipe d'excellents plongeurs qui inspectera les fonds marins, et voyez-vous le site archéologique apparent à l'Est du futur port, il devra être protégé», conclut-elle.
Or, les scientifiques, archéologues et chercheurs sont sceptiques sur le transfert des canons immergés dans leur état actuel, allant jusqu'à avouer que le sort de l'épave en bois n'est pas connu. Ils ne veulent pas s'engager sur la décision à prendre sur le choix du site de Tizirine. La décision exige des études approfondies en amont.
Ce n'est pas le cas pour le moment (2021, ndlr). La profondeur et les courants marins doivent faire l'objet de minutieuses recherches pour valoriser ces biens archéologiques. L'épave découverte récemment pose un autre problème pour l'ANRPC (El Watan du 03/11/2021). Selon les archéologues, le site d'El-Hamdania est pourvu de très nombreux vestiges archéologiques terrestres, enfouis sous le sol et apparents, en plus des vestiges archéologiques subaquatiques, de surcroît les canons et l'épave.
L'Etat avait alloué un budget conséquent estimé à plusieurs milliards de centimes au CNRA (Centre national de recherches archéologiques) de Tipasa, pour l'achat des équipements et matériels, afin de mener des fouilles sur les sites archéologiques à travers le pays, pas uniquement pour les besoins du site d'El Hamdania. L'ANRPC devra prendre en charge le volet inhérent au transfert des 24 canons du XVIe siècle du site El Hamdania vers un site plus proche.
Le traitement des canons par électro-mécanique, électrolyse, se déroule sur une durée de 3 années au minimum, afin de stabiliser ces canons, avant de définir la typologie et la datation. Il faut attendre à présent l'étude des canons et l'étude exhaustive des sites marins pour déposer ces canons lors du transfert vers un fond marin.
Le nouveau site marin devra répondre aux exigences de la préservation de ces vestiges archéologiques immergés. Des années de travail attendent les chercheurs, scientifiques et archéologues pour faire découvrir les trésors culturels que recèle le site d'El Hamdania.
Des relevés et la photogrammétrie doivent être effectués sur les sites marins. Le CNRA a-t-il les moyens matériels et humains pour s'engager dans ces missions ' L'Algérie ne dispose pas de laboratoires pour traiter la matière première de cette épave en bois. L'assainissement dans le volet culturel nécessite des années.
Les Chinois, qui seront appelés à exploiter le grand port commercial centre d'El-Hamdania, pour une durée de 35 ans, selon la convention signée entre les deux pays, ne sont pas prêts pour annoncer le financement du projet.
Des questions sans réponses pour ce mégaprojet, «créé» en 2015 par Bouteflika et son clan.
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