Algérie

Tipasa : Comment juguler le diktat des spéculateurs de la pomme de terre '



Tipasa : Comment juguler le diktat des spéculateurs de la pomme de terre '
Photo : Slimene S. A. La récolte actuelle de la pomme de terre, dite d'arrière saison, a atteint dans la wilaya de Tipasa les 193.000 quintaux dont 76.300 sont déjà stockés chez cinq entreposeurs privés de la région. Cette réserve qui sera appelée à  augmenter les prochains jours servira, au moment voulu, à  contrecarrer les éventuelles spéculations pouvant affecter le commerce de ce tubercule, pratique qui atteint d'habitude son paroxysme en période qualifiée par les agronomes de soudure, autrement dit en mars, avril et mai. "Le problème qui se posait avant, est que les intermédiaires dans le circuit de commercialisation de la pomme de terre, achètent juste après la récolte des quantités importantes et dans la majorité des cas à  de bas prix chez les exploitants agricoles et ce à  cause de la règle élémentaire de l'offre et de la demande. Le paysan se trouvant alors dans la nécessité d'écouler sa marchandise se soumet au diktat des spéculateurs qui procèdent ensuite à  son stockage en vue de la revendre à  des prix forts aux détaillants durant les périodes de soudure, où il n'y a pas de récolte" fera savoir Mme Mokadem chef de service à  la Direction des services agricoles de Tipasa. Ainsi, pour mettre définitivement fin à  cette pratique qui nuit au consommateur et au producteur, tout en faisant le bonheur des parasites en l'occurrence les spéculateurs, le département de l'agriculture, dans le cadre de sa politique du renouveau agricole a mis en place, rappelons un système de régulation des produits de large consommation (Syrpalac) et c'est ce système qui est sur le plan pratique la solution trouvée pour torpiller à  la base les agissements peu orthodoxes des spéculateurs. «Cette fois-ci aussi nous avons reconduit le Syrpalac. Ce qu'il faut d'abord savoir c'est que ce système permet d'une part au producteur de vendre sa récolte à  un prix raisonnable et au dessus du prix de revient, et de l'autre protéger le consommateur en achetant le produit à  un prix abordable», souligne Mme Mokadem. Cela étant dit, d'aucuns diront que ce n'est pas tout à  fait aisé d'appliquer cette équation sur le terrain, d'autant que les spéculateurs sont un élément invariable et non négligeable dans le circuit commercial. «Tout est pris en considération dans le Syrpalac. D'abord le paysan vend sa pomme de terre à  un prix référentiel (30 DA) aux opérateurs entreposeurs. Ces derniers, dans le cadre de leur activité, reçoivent une prime à  raison de 1,60 DA le kilo par mois lorsqu'ils stockent la marchandise dans des filets et 1,30 lorsqu'ils la stockent en vrac. Parallèlement, nos agents qui sont constamment sur le terrain relèvent quotidiennement les prix de la pomme de terre dans les marchés de gros et de détail de la wilaya. Ainsi, s'il y a une augmentation sensible des tarifs, on procède automatiquement au déstockage des réserves dans le but de réguler le commerce. Par voie de conséquence, le spéculateur est, peu à  peu, éliminé de la sphère commerciale,» expliquera la même responsable. Selon elle, ce procédé a déjà donné ses premiers fruits l'année dernière. «Ce qui nous encourage le plus est que l'année dernière on a pu freiner un tant soit peu la spéculation à  tel point que le kilo de la pomme de terre n'a pas dépassé les 50 DA, alors qu'auparavant il atteignait aisément les 80 DA», confie-t-elle. L'autre garantie qu'offre le Syrpalac pour protéger le consommateur est le stock de sécurité entreposé à  l'entrepôt de Bourkika dépendant de Proda. «Le stock actuel est de 700 tonnes. Cette réserve inondera le marché dans le seul cas où il n'y a pas vraiment de produit disponible. C'est vous dire que l'Etat a tout préconisé pour lutter efficacement contre les spéculateurs», rassure-t-elle. Par ailleurs, le prix de la pomme de terre dans les marchés de gros oscille actuellement entre 25 et 45 DA. Espérons que durant la période de soudure prochaine, son prix ne rivalisera pas avec celui de la banane. C'est le souhait des consommateurs.


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