Tinerkouk la sereine

D’abord, nous avons visité le bordj ou le caravansérail, une ancienne caserne française érigée en 1957 sur un monticule de pierraille ; elle a été restaurée en 2003. Une portion de reg et de l’erg l’entoure. Ici commandait le tristement célèbre Bigeard, qui a eu maille à partir avec un groupe de moudjahidine de l’oasis Fatis dans la grande bataille du grand erg occidental. Karimi Tayeb, président de l’association Mouina de l’environnement et la protection de la flore saharienne, nous parle de cette région de parcours où vivent le dromadaire, la gazelle Rym et bien d’autres animaux. De Zaouïa Debagh, chef-lieu de commune et de daïra, nous nous dirigeons vers Ksar Tahantas pour voir une grotte remontant à plus de sept siècles, d’où l’on extrait de l’argile pour la confection d’ustensiles de cuisine et autres matériaux de construction ; il y fait frais, quand c’est la fournaise alentour.
Puis vient l’oasis Tabelkoza où se trouvent les restes d’un vieux ksar datant de 10 siècles. Ici, nous pouvons admirer la muraille d’enceinte qui tient toujours malgré les méfaits du temps.
C’est quelque chose de fabuleux. Voici un château fort du terroir, bien de chez nous. Après ce ksar, nous nous dirigeons vers Tazliza, connue par ses sources pures, son eau limpide et son cheikh, Si Mohamed El Marfoue ; les vieux racontent qu’à sa mort, leurs ancêtres n’ont pas retrouvé son corps ; d’autres disent qu’il a été découvert dans la région de Deldoul, au sud de Timimoun. De belles oasis calmes et sereines se suivent et se ressemblent, du moins pour l’aspect extérieur. Ensuite vient Aïn Hamou, puis Fatis, réputée pour ses cheikhs et ses notables. C’est une oasis aussi ancienne que Tabelkoza. Les cheikhs de Fatis régnaient sur toute la région, qui est entrée dans la légende du fait de la rébellion
de ses enfants lors de la guerre de Libération, particulièrement lors de la bataille du grand erg occidental.