Algérie

Tindouf - Les premières truffes à 3.500 DA le kilo



Tindouf - Les premières truffes à 3.500 DA le kilo


Les premières truffes du désert, qui n’arrivent à maturité qu’à la mi-décembre à Tindouf, sont précocement apparues dès la fin du mois dernier. Elles sont encore de petite taille, mais à un prix astronomique pour les petites bourses, soit 3.500 DA le kg.

Pour avoir une idée du coût de revient à la revente, qui va être démultiplié, il faut savoir que d’un kilo de petites pièces, après lavage et épluchage, on ne peut obtenir que la moitié du poids initial.

Nous avons assisté à une transaction de ce type à une intersection à l’entrée de Tindouf, sur la route venant de Béchar. C’est un collecteur-revendeur qui achetait à des chasseurs de «terfess» à ce prix pour les céder à une clientèle fortunée hors wilaya, pour un prix encore plus élevé. D’aucuns assurent que l’achat est destiné à une clientèle à Alger, mais non algérienne. Une filière à Tindouf est à son service.

La truffe va quelque peu se démocratiser sous peu, car on s’attend à l’apparition de la terfess dans tout le Sud-Ouest, depuis l’amorce du Sahara, à hauteur de la chaîne du djebel Amour. Au Sud-Est également, où elle est parfois abondante, du côté de Ghardaïa. Le prix au détail va donc baisser, mais l’on ne risque pas de faire longtemps bombance.

On évoque la fameuse filière qui, comme de coutume, assure la collecte pour les Emiratis, grands amateurs de la terfess, blanche surtout. Certaines pièces, au volume impressionnant, atteignant le kilo, -l’année passée ayant été peu productive-, auraient été cédées à 10.000 DA ! Cette année, on s’attend à une production record, en raison d’une pluviométrie très prodigue et étalée dans le temps.

Cependant, on se désole que ce que la nature va généreusement donner profitera à un marché aux Emirats qui achètent par cargaisons entières de camions prenant la route d’Alger, d’où les cageots de truffes partent en fret par avion cargo. On se désole surtout que cette richesse nationale offerte par la nature sans l’intervention de l’homme, tout comme le pétrole, sauf qu’elle n’est pas en sous-sol, ne profite pas, au moins à l’export, au Trésor public.

Elle gave les gourmets aux pétrodollars sonnants et trébuchants échangés au marché parallèle contre un faiblard dinar algérien. Complice de cet état de fait, une faune de prédateurs, sans registre du commerce et surtout sans scrupules, hante la Hamada, se faufilant jusque dans des zones interdites aux civils et où prolifère la terfess.


M. Kali


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