Algérie

Tindouf : les listes «spéciales» de tous les dangers


La polémique autour des militaires intégrés dans les listes électorales a enflammé la scène politique cette semaine. El Watan Week-end a enquêté à Tindouf, là où l'affaire a éclaté.Louisa Hanoune récidive de Bouira, mardi dernier, où elle était en meeting, faisant de ce dossier une affaire personnelle. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, sort de son mutisme et réagit en rejetant en bloc les accusations. Les réactions des partis s'enchaînent et l'affaire prend des propositions dangereuses jusqu'à mettre en doute les assurances du pouvoir quant à un scrutin loyal. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, intervient et jette un pavé dans la mare : «Je regrette cette manière de faire de la propagande par des chefs de partis politiques.
Cela touche en premier lieu la crédibilité de l'Etat et de son armée populaire.» «On n'imaginait pas que cette affaire allait prendre cette ampleur et devenir une polémique qui a pris une autre tournure, alors que nous étions clairs, il n'y avait pas d'accusation directe, nous n'avons fait que rapporter les faits ayant entouré ce dossier», nous a précisé le président de l'APW de Tindouf. Un communiqué n°2 a été rendu public après les déclarations d'apaisement et les promesses faites par Daho Ould Kablia quant à l'ouverture d'une enquête. Mais rien n'y fait. Les accusateurs reviennent tout au long de la semaine dans la presse nationale à la charge et maintiennent les accusations formulées.
Ouyahia pointé du doigt
Mais voilà, la sortie d'Ahmed Ouyahia, secrétaire général du RND, remet le dossier au goût du jour et la partie accusatrice promet d'autres actions les prochains jours. «Nous allons tout dévoiler à l'opinion publique, si le président Bouteflika n'intervient pas pour mettre fin à ces manipulations», prévient un des chefs politiques locaux. Cette fois-ci, c'est la Commission nationale de surveillance des législatives qui monte au créneau et gèle ses activités avant de les reprendre hier. Une situation qui a mis le pouvoir face à ses engagements. Un haut gradé de l'armée, sous le couvert de l'anonymat, réfute toutes les accusations portées à l'encontre de l'institution militaire : «On dit bien que les militaires obéissent aux civils, je peux vous assurer que les militaires n'y sont pour rien, il faut voir du côté du gouvernement.»
L'Armée populaire nationale n'a pour l'instant émis aucun communiqué laissant le soin à Ould Kablia de gérer la crise. Les militaires auraient-ils été piégés dans cette affaire ' Oui, laissent entendre plusieurs de nos interlocuteurs militaires. Le P/APW de Tindouf lui-même reconnaît : «Je ne pense pas que l'armée puisse commettre une telle erreur.» Car, dans cette affaire, des parties tentent de perturber les prochaines législatives, à en croire nos sources. «L'ordre d'intégrer ces militaires dans les listes est venu du gouvernement et non du ministère de l'Intérieur», accusent nos sources du cabinet du wali de Tindouf. Le cabinet d'Ouyahia serait-il impliqué ' Le Premier ministre lui-même ' Nos interlocuteurs répondent par l'affirmative. «Que chacun assume ses responsabilités»,
insistent-ils.
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