Algérie

Timing serré pour le gouvernement



Timing serré pour le gouvernement
Le Palais du gouvernement
Le projet de loi de finances 2018 et le décret portant sur les mesures qui l'accompagneront sont deux chantiers qui préoccupent le gouvernement de Ahmed Ouyahia.
C'est la course contre la montre pour le gouvernement. L'approche de la fin de l'année lui impose d'augmenter la cadence pour achever tous les dossiers. Le projet de loi de finances 2018, le décret portant sur les mesures qui accompagneront la loi sur la monnaie et le crédit sont deux chantiers qui préoccupent le gouvernement de Ahmed Ouyahia. Contrairement aux gouvernements précédents, l'équipe Ouyahia se retrouve devant une conjoncture économique très serrée qui impose un agenda chargé. Celle-ci doit mettre les bouchées doubles pour finaliser ses dossiers dans les délais. Après l'adoption par le Parlement cette semaine de la loi sur la monnaie et le crédit qui traduit l'entrée en vigueur du financement non conventionnel, le gouvernement doit trouver les mesures efficaces qui permettent de maîtriser l'inflation et de booster le plan de relance économique.
Certes, l'adoption du financement non conventionnel est une solution qui permet de pallier le déficit budgétaire avec l'épuisement du Fonds de régulation des recettes, il n'en demeure pas moins qu'elle constitue un risque sur l'inflation qui est déjà estimée à 5,9% en début septembre selon les chiffres de l'ONS.
Avec le recours au financement non conventionnel, les experts et les spécialistes en économie n'excluent pas une éventuelle hausse. Le ministre des Finances, Abderahmane Raouia a reconnu que cette question préoccupe sérieusement le gouvernement. Dans sa réponse vendredi dernier aux questions des députés qui ont exprimé leurs inquiétudes sur les conséquences de l'inflation sur le pouvoir d'achat, Raouia a écarté le risque d'une hyper-inflation. «Selon les prévisions du gouvernement, il est attendu un taux d'inflation de 5,5% en 2018 et 4,5% en 2019», a-t-il affirmé en guise d'assurance. Interpellé sur les montants qui seront retirés, le ministre n'a avancé aucun détail en soutenant que cela dépendra des recettes engrangées par les exportations des hydrocarbures et du recouvrement fiscal.
Ce qui explique que le gouvernement doit également faire constamment ses estimations pour évaluer ses besoins et arrêter le montant financier qui sera tiré. «Le gouvernement apportera des ajustements au fur et à mesure», a indiqué le grand argentier du pays tout en assurant que le montant «sera limité pour éviter toute inflation». Autrement dit, le gouvernement fera courir plusieurs lièvres à la fois.
Tout en lançant le financement non conventionnel, il doit accélérer les mesures de réformes pour éviter de lourdes conséquences sur l'économie nationale qui seront caractérisées par une forte inflation et une dégradation du pouvoir d'achat accompagnées par une hausse du taux de chômage. Pour plus de précaution, une commission installée par le ministère des Finances sera chargée du suivi de l'impact de ce mécanisme sur la masse monétaire, le niveau d'inflation, la liquidité bancaire et le prix de change, selon les déclarations du ministre, pour «une utilisation optimale de ce financement exceptionnel». Ce n'est pas tout.
Le projet de loi de finances 2018 est un autre chantier qui doit être accéléré. Après son passage en Conseil des ministres mercredi dernier, le projet n'a toujours pas atterri sur le bureau de l'APN. Selon des sources, le projet fait l'objet de petites retouches au sein du Premier ministère avant sa soumission au Parlement. Son examen par les deux chambres du Parlement prendra au moins un mois pour ne pas dire plus. Une chose est certaine, les députés feront en sorte pour expédier le projet dans les délais. Selon la Constitution, la loi de finances doit être prête 15 jours avant sa signature par le président de la République qui convoquera un Conseil des ministres à l'occasion, comme le dicte la tradition, le 31 décembre de chaque année. Ce qui démontre que les prochaines semaines ne seront pas de tout répit pour le gouvernement.


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