Algérie

Timide programme de célébration de la Journée de l'étudiant



Timide programme de célébration de la Journée de l'étudiant
Timide programme de célébration de la Journée nationale de l'étudiant, décrétée en hommage à la grève des étudiants du 19 mai 1956, annonçant le ralliement du mouvement estudiantin à la guerre de Libération nationale. Près de soixante ans après, que reste-t-il de cette date hormis les célébrations très officielles ' Comme chaque année, la fac centrale, siège de l'Université d'Alger 2, à la place Audin, accueillera ce matin, très brièvement, des «officiels» venus déposer une gerbe de fleurs à l'entrée de la bibliothèque, à la mémoire des étudiants martyrs et moudjahidine, sous les yeux médusés des étudiants qui s'interrogeront sur l'identité de ces personnalités appartenant à une autre génération, et parfois même sur l'objet de cette visite tellement importante qu'elle suscite la présence des caméras de la Chaîne publique.En 2009, à la question d'un enseignant à la faculté de journalisme de Ben Aknoun, demandant ce que représentait le 19 Mai 1956, seule une étudiante sur une vingtaine, à quelques mois de l'obtention de leur licence, avait la réponse !Merouane Boumazoued, secrétaire général de l'Union nationale des étudiants algériens, a déploré le peu d'intérêt que portent les étudiants actuels à cette date. Pis encore, «à vrai dire, ils ne portent pas d'intérêt à tout ce qui est important», lance-t-il amèrement. Aucun intérêt '! «Ni pour l'histoire du pays, ni pour le rôle du mouvement estudiantin dans la guerre de Libération nationale, ni pour les conférences d'histoire, ni même par leur propres études», constate-t-il sévèrement. Et de s'appuyer sur le peu d'intérêt qu'a suscité le programme de commémoration arrêté par son syndicat. Des célébrations qui diffèrent d'une wilaya à l'autre. Ainsi, cinq wilayas de l'Ouest ont arrêté un programme commun.D'autres comme Béchar, Bouira ou Guelma ont entamé les célébrations il y a plus d'une semaine. Au menu, des tournois de football, des galas artistiques et des conférences sur cette journée sont animées par des professeurs d'histoire. «On peut facilement constater que les manifestations qui attirent le plus de monde n'ont pas forcément un lien direct avec cette date, à savoir les compétitions sportives et les galas artistiques», a indiqué M. Boumazoued.Le passé pour bâtir le futurBien qu'il salue tout type d'initiative, il regrette le peu d'intérêt que portent les étudiants à cette date et à leur histoire et remet en cause tout le système éducatif national. Pour lui, «cette absence de sensibilisation, à même d'éveiller les consciences, s'explique par un système éducatif qui n'a pas mis en relief l'importance de notre histoire, ni accordé d'intérêt aux choses importantes. Cela continue à l'université où l'on a tué toute vie estudiantine, tout dynamisme, toute initiative», explique-t-il.«Les pôles universitaires qui abritaient nombre d'événements avant sont dépourvus de toute activité opportune aujourd'hui. Aucune autorisation pour l'organisation d'une manifestation n'est donnée.C'est mort», regrette-t-il. Un état de fait contre lequel l'UGEA lutte de manière acharnée depuis deux ans, sans que cela apporte de réels changements, selon son SG. Il accuse la tutelle de n'avoir pas montré de volonté de changement.Pour sa part, Belkacem Makhlouf, secrétaire général de la Ligue algérienne des étudiants algériens a fait savoir que la LAEA organisait des conférences pour célébrer la Journée de l'étudiant. Une conférence a lieu aujourd'hui à l'Ecole normale supérieure de Kouba, animée par le chef du département d'histoire de l'université d'Alger 2, le Pr Cherifi, qui reviendra sur la journée du 19 mai 1956. Cette manifestation sera également l'occasion de rendre hommage et d'honorer des étudiants-moudjahidine qui feront le déplacement.La LAEA a tenu également à rendre hommage à des représentants du Polisario, la Journée de l'étudiant coïncidant également avec la date du début de la lutte sahraouie, le 20 mai 1973. Quant au regard que portent les étudiants de la jeune génération sur cette journée, M. Makhlouf estime qu'il est du devoir de toutes les organisations estudiantines de participer à sensibiliser les jeunes générations sur le rôle de leurs aînés. «Sans les étudiants du 19 mai 1956, nous n'aurions pas été étudiants aujourd'hui», a-t-il précisé, et d'ajouter que «la commémoration de cette date fera en sorte que les étudiants s'inspirent de leurs aînés et soient ainsi encouragés à mieux bâtir leur futur».




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