Algérie

Timide implication des femmes



Timide implication des femmes
Même si le nombre des femmes inscrites sur les documents officiels répond aux besoins d'une représentativité équilibrée, l'existence de la gent féminine dans les associations n'est que figurative. Une infime partie s'implique de manière effective dans les activités de la société civile, et ce de l'avis même des présidents des associations.«Elles sont souvent sollicitées par certaines associations locales, lors des meetings et des différentes manifestations dans le but d'impressionner et/ou de donner l'image d'être mobilisateur. Passées ces rencontres conjoncturelles, elles sont reléguées au dernier plan et ne sont que rarement consultées lors des décisions majeures. Elles sont confrontées à une exclusion et une misogynie qui ne disent pas leurs noms, et c'est-là, je présume les causes de cette défection en milieu associatif», reconnaît Karim Barour, le président de l'association Ech-Jeunes qui a remédié à ce problème par l'implication dans son bureau exécutif d'une présence paritaire de femmes.Pour certains observateurs locaux, c'est surtout les agissements de certaines associations fantoches et les étiquettes qu'on leur colle, volontiers, du côté de l'opinion publique, qui diabolisent le mouvement associatif et le rendent boudé tant par les hommes que par les femmes.Ammar Djabourabi, un ancien militant, nous résume la situation à travers l'anecdote suivante : «j'ai demandé une fois à une universitaire qui me paraissait dynamique, et capable d'apporter un plus à la société civile de créer ou, à défaut, d'adhérer à une association qui serait capable de bénéficier des connaissances de cette conférencière.Sa réponse était la suivante : je ne veux pas me salir. J'ai tout de suite passé en revue ces pratiques préjudiciables et cette instrumentalisation des associations à des fins personnelles, qui, faut-il le reconnaître publiquement, existent bel et bien dans le circuit».Cette situation, qui prévaut depuis de décennies, n'a pas privé d'autres (même si minoritairement représentées) à sortir et à s'affirmer comme partenaire incontournable. Un noyau émergent ose et bousculer les tabous. Kadour Mehri, le président national de l'ANPSCC (Association nationale pour la promotion de la société civile et de la citoyenneté) a indiqué à El Watan que ses bureaux comptent à l'échelle nationale plus de 135 militantes et que le bureau de la wilaya de Souk Ahras, à titre illustratif, est présidé par une femme.«Nous avons des femmes à la tête de plusieurs bureaux de wilaya et je peux d'ores et déjà avancer un bilan très positif quant aux résultats de leurs activités, leur ancrage au sein de la société ainsi que le sérieux et l'engagement dont elles font preuve quotidiennement». Le constat avancé par les trois intervenants résume, sous différents angles, l'inévitable recours à plus de la moitié de la population locale pour redonner à un mouvement associatif, plutôt manchot, ses facultés manquantes.




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