La production industrielle nationale a enregistré à fin 2009 une timide hausse
de 1,3%, loin des niveaux escomptés pour un secteur qui emploie près de 40% de
la main-d'Å“uvre algérienne, tous secteurs confondus. Le secteur industriel
public a pu dégager un résultat positif au 4e trimestre 2009, après deux
baisses consécutives aux 2e et 3e trimestres (-1,3% et -1,2%), et une
progression au 1er trimestre de l'année.
Globalement, les clignotants de
l'industrie du secteur public restent encore «ternes», les hausses étant
entrecoupées de baisses drastiques pour plusieurs branches stratégiques.
Les industries sidérurgiques,
métalliques, mécaniques, électriques et électroniques (ISMMEE) ont connu une
hausse relativement importante avec 6,4% en 2009. Toutes les branches de la
filière ont connu des hausses, les plus importantes étant celles de la
sidérurgie, transformations de fonte et acier (+52,7%), construction de
véhicules industriels (36,3%), fabrication de biens d'équipement mécaniques
(44,5%) ainsi que les biens d'équipement métalliques avec 45,2%. Sur le même
sillage, le secteur de la chimie, caoutchouc et plastique a tiré son épingle du
jeu et confirme la bonne santé de ses différents produits avec une croissance
de 2% en 2009, grâce à la hausse de la production des branches «peintures»
(+7,1%), «produits pharmaceutiques» (+10,4%) et industries chimiques minérales
de base avec 11,3%. Le textile est également repassé dans le vert avec une
hausse de la production de 1,2% en 2009, porté par la filière «biens de
consommation» qui a augmenté de 10,9%. Cependant, la production dans le secteur
des matériaux de construction a baissé en 2009 à -1%, affectée par la chute de
la production des ciments et matériaux de construction divers (15,8%). En
outre, les industries du bois ont connu une année difficile, avec des chiffres
en nette baisse, notamment pour le liège et papier (-21,4%). En 2009, les
recettes des ventes de liège ont baissé à 50,73 millions de dinars, contre une
moyenne annuelle de 300 millions de dinars au plus fort de la demande mondiale
de liège. La production nationale a été de seulement 51.075 quintaux en 2009,
contre 90.321 q en 2008. «La crise économique mondiale de 2009 a fortement
influé sur les ventes de liège sur le marché international», selon M. Tahar
Mahdid, directeur de la Gestion forestière à la direction générale des Forêts
(DGF). Les secteurs des cuirs et chaussures (-12,1%), et industries
agroalimentaires, avec une chute de 9,1%, étaient également en berne en 2009,
selon l'Office national des statistiques (ONS). Pour autant, le secteur des
industries hors hydrocarbures a enregistré une progression de 1,4% au dernier
trimestre 2009, et une hausse relativement importante de 3% durant l'année
écoulée par rapport à 2008, précise l'Office. Sur l'année, l'ONS constate une
«chute importante» des niveaux de production des hydrocarbures aux trois
premiers trimestres de l'année avec respectivement -9,9%, -8,7% et -3,6% et une
reprise au 4e trimestre (+1,1%). Mais pour l'année en cours, les résultats sont
négatifs avec une chute globale de 5,4% contre -2,4% en 2008. La chute de la
production de pétrole brut et gaz
naturel (-7,1%) et liquéfaction
de gaz naturel (-3,4%) a tiré à la baisse presque toute la production
industrielle du secteur public. Même si, d'une manière générale, le secteur de
l'énergie a enregistré une hausse moyenne de 7,2% en 2009. En 2008, la
production industrielle du secteur public national a enregistré une hausse de
1,9%, avec 4,3% hors hydrocarbures et 1,9% pour les industries manufacturières,
selon l'ONS. Mais, pour le CNES (Conseil national économique et social), la
production industrielle en 2009 a été «moyenne». Le CNES relève dans son
rapport de conjoncture pour 2009 que «le niveau de production demeure en deçà
des projections avancées ces dernières années par les responsables du secteur»,
ajoutant que «le secteur industriel ne profite pas assez des avantages que lui
offre le marché national». Les estimations du CNES indiquent que la croissance
du secteur industriel public, avec des investissements de près de 78% de
l'Etat, a atteint seulement 3,5%. Un niveau qui ne favorise pas assez
l'émergence d'un véritable marché national de l'emploi et une reprise
économique qui tire à la hausse les grands indicateurs.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 07/04/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Yazid Alilat
Source : www.lequotidien-oran.com