Algérie

Timide bain de foule pour Bouteflika



Apparition soudaine, discrète mais remarquable. 13h30, arrivée du très attendu cortège présidentiel à la station des Fusillés, dernier point de la tournée effectuée par le Président dans la capitale pour plusieurs inaugurations.
Un grand sourire, quelques secondes d’arrêt pour saluer une petite foule (employés des APC réquisitionnés pour l’occasion) postée en face de la bouche du métro, quelques gestes lents et mesurés et c’est une véritable course protocolaire qui s’entame pour Bouteflika. Accueilli par plusieurs troupes folkloriques, des tirs de carabines, des chants de scouts et des lâchers de ballons aux couleurs de l’Algérie (blancs, verts et rouge), le Président coupe rapidement le ruban rouge pour ouvrir l’accès à la bouche du métro et marquer ainsi son lancement officiel. Une ambiance de fête, quelque peu surfaite, est orchestrée tout autour. Accompagné du ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, du ministre des Transports, Amar Tou, et de son jeune frère Saïd, le Président emprunte l’escalator suivi par une nombreuse délégation officielle pour rejoindre la Grande Poste, à bord du métro.
Démarche hâtive, regard hagard et concentré, pour marquer de sa présence un moment fort qui fait d’Alger, la deuxième capitale africaine – après Le Caire- à avoir un métro. Cinq présidents se sont succédé à la tête de l’Etat depuis le premier coup de pioche de ces travaux, en 1982, Bouteflika aura été celui qui a mené à bout le projet, dans sa première phase.
Un Président silencieux
Bousculades et stress dans les rames durant les dix minutes du trajet menant de la station des Fusillés à celle de la Grande Poste, mais toujours aucun mot du Président, qui s’est jusque-là contenté de petites questions discrètes et furtives adressées au ministre des Transports. Le silence sera vite interrompu à l’arrivée – vers 14h – par la Garde républicaine qui l’attendait à l’entrée de la bouche du métro de la Grande Poste. Fanfares et haies d’honneur lors de cette deuxième halte. A quelques mètres de là, des dizaines de personnes sont encerclées par un impressionnant cordon de sécurité.
Des youyous signalent la fin de la visite. Le cortège présidentiel se volatilise, comme le souvenir de ce premier bain de foule pour Abdelaziz Bouteflika dans la capitale après des années d’absence. Cette apparition marquée par l’inauguration du métro, attendu par les Algérois depuis près de 30 ans, semble être un signal fort lancé à l’adresse de tous ceux qui contestent ses disparitions répétées de la scène médiatique. Apparition timide donc, mais présence marquée… Même si les Algérois, pris dans les embouteillages interminables provoqués par les dispositifs sécuritaires de cette visite, semblaient y être complètement indifférents.


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