Tigzirt L’été réussi des commerçants

Publié le 02.09.2024 dans le Quotidien l’Expression

Les prix n’ont pas changé mais le nombre de clients a augmenté.
La saison estivale tire à sa fin. Les commerçants de la ville de Tigzirt ne cachent pas leur satisfaction. Dans une tournée effectuée, avant-hier, dans cette ville située à une cinquantaine de kilomètre au nord du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, il a été constaté visiblement que les visiteurs ont apporté une grande valeur ajoutée à l'activité économique de cette ville qui tire ses racines de l'antiquité voire un peu plus loin. Les affaires ont bien marché pour les commerçants activant dans de nombreux créneaux. Les recettes sont bien garnies.
En fait, des discussions avec ces derniers, il est apparu que la restauration et le commerce de détail d'alimentation générale sont les mieux lotis dans ce registre. «J'ai très bien travaillé. Depuis le début du mois de juin, mon chiffre d'affaires a presque quadruplé. Pour vous dire, j'ai dû prêter un peu d'argent pour faire face à la hausse de la demande», reconnaît un commerçant du centre-ville. Pour un autre, situé non loin de l'avenue principale, les affaires ont bien marché malgré quelques difficultés liées aux prix. «Oui, nous en avons profité, mais il ne faut pas oublier que la ville est située à une cinquantaine de kilomètres de la ville de Tizi Ouzou où se trouve la plus grande partie des marchés de gros. Lorsque nous nous y approvisionnons, il faut toujours compter 10 dinars de plus à cause du transport qui nous revient cher», explique notre interlocuteur.
Alors que d'autres commerces ont profité de l'embellie en matière de clientèle, comme les pizzerias et autres parfumeries, les fast-foods situés à proximité de la plage ont été bien gâtées par les visiteurs. «Je ne peux pas aller en ville chercher de la nourriture pour ma famille restée sur la plage. Alors j'achète des sandwichs dans ces gargotes. En tout cas, elles sont très propres et cela revient moins cher», explique un père de famille venu avec ses enfants et sa femme. Pour tous ces commerçants, c'est une saison prolifique. Les affaires ont bien marché. À noter, également, des hausses de chiffres d'affaires dans certaines structures d'hébergement comme les hôtels. «Cette année, je ne m'attendais pas d'ailleurs, j'ai accueilli un grand nombre de familles. Les prix n'ont pas changé, mais le nombre de clients a augmenté», affirme le tenancier d'un petit hôtel qui n'a pas pu expliquer cette fréquentation en hausse. Une autre personne apporte tout de même quelques éléments de réponse. «Cette année, les affaires n'ont pas été bonnes pour les propriétaires des appartements de la ville de Tigzirt. Les prix ont largement augmenté, ce qui a éloigné un grand nombre de clients qui étaient pourtant fidèles pendant plusieurs années à la formule location chez l'habitant», explique-t-il.
Aussi, il a été facile de faire le lien entre cette hausse des prix au niveau de la formule location chez l'habitant, qui semble avoir fait son temps, et la fréquentation un peu plus importante dans les petits établissements hôteliers. «Personnellement, j'ai préféré louer pour une semaine dans un petit hôtel pour quatre personnes au lieu d'aller vers la location d'un appartement. Vous savez, le problème avec certains propriétaires est qu'ils croient qu'il faut profiter au maximum en augmentant les prix tant que cela marche. Or, cette méthode a déjà montré ses limites chez les commerçants qui augmentent leurs prix jusqu'au jour où ils ont découvert qu'ils n'avaient plus de clients», explique une personne accostée à la terrasse d'un café situé en face d'un hôtel.
Enfin, notons que les comportements sont en train d'évoluer positivement parmi les commerçants de cette ville qui va bientôt retourner dans la somnolence à partir du mois de septembre. À la fin de la saison estivale, les ruelles grouillantes de cette petite ville balnéaire retrouveront un long silence qui va durer jusqu'au mois de juin de l'année prochaine. Cela impacte grandement les activités commerciales. L'État ne doit-il pas regarder de près ce problème qui éreinte les commerçants des villes littorales?

Kamel BOUDJADI