Tigzirt : anarchie au port de pêche

Une journée après l'ouverture officielle de la saison estivale, intervenue le 7 juin dernier, et l'on enregistre déjà les premiers couacs entre estivants et pêcheurs.
En effet, pour attirer l'attention des responsables quant aux mauvaises conditions de travail induites par l'afflux des baigneurs, les pêcheurs de la ville de Tigzirt ont procédé vendredi et samedi derniers à la fermeture de l'entrée principale du port à tout véhicule.
La quarantaine des professionnels de pêche a aussi exigé la présence du directeur de l'entreprise qui gère ce port, à savoir l'EGPP, ainsi que le directeur de la pêche et des ressources halieutiques de la wilaya de Tizi Ouzou. Le recours à ce genre d'actions est survenu pour dénoncer, selon les termes des pêcheurs, l'anarchie qui sévit à l'intérieur de cette enceinte portuaire.
«Nous avons exigé depuis longtemps un plan d'amarrage pour séparer les quais de pêche de ceux de la plaisance», a tenu à dire un pêcheur. En outre, ils préconisent que l'accès des visiteurs aux cases pêcheurs ainsi qu'aux quais d'accostage doit être strictement contrôlé, voire interdit. Ceci afin de préserver leurs filets de pêche des actes de vandalisme de la part de ces «baigneurs» venus en masse. C'est pour cela qu'ils ont délimité, provisoirement, «leur territoire» à l'aide d'une corde. Un autre pêcheur a tenu à préciser que «si pour certains, la mer c'est l'évasion, ils ne doivent pas oublier que pour nous les pêcheurs, c'est notre gagne-pain.»
Dans l'après-midi du samedi, le directeur de la pêche et des ressources halieutiques de la wilaya de Tizi Ouzou s'est rendu à Tigzirt pour s'enquérir de la situation. Un geste su reste fortement apprécié par les protestataires. Durant son entrevue avec les professionnels de la corporation, le premier responsable du secteur de la pêche s'est engagé à trouver des solutions dans l'immédiat pour ramener la sérénité au port. Car, selon certains pêcheurs, des affrontements peuvent surgir à n'importe quel moment si les choses restent en l'état.