Algérie

Tidjelabine ou le royaume de «l'occase»



Tidjelabine ou le royaume de «l'occase»
Repère - A mi-chemin entre la wilaya d'Alger et celle de Tizi Ouzou, dépendant administrativement de la wilaya de Boumerdès, le marché de Tidjelabine est considéré comme le royaume du véhicule d'occasion.
Tout y est. Toutes les marques de voitures et à presque tous les prix. On y vient de partout particulièrement des wilayas limitrophes (Bouira, Tizi Ouzou, Alger, Tipaza). On y vient même de Béjaïa, Sétif et de Bordj Arréridj.
Ouvert chaque jeudi, ce marché attire chaque semaine des milliers de curieux mais aussi ceux à la recherche d'«une bonne affaire». «Et ce n'est pas ce qui manque», selon des témoignages. Jeudi 6h 10. Des centaines de voitures d'occasions parquées sur l'esplanade du marché attendent les acquéreurs. Les propriétaires d'un côté, les «clients» de l'autre, chacun tente d'en sortir gagnant.
«Ce n'est pas pour du tourisme que je suis là. J'ai passé presque la nuit hors de mon domicile afin de vendre ma voiture», répond un vendeur irrité par la proposition d'un client.
Ce dernier a tout de suite répliqué : «Si tu ne connais pas les règles du marché ce n'est vraiment pas ma faute. Il est vrai que je suis là pour l'achat d'une voiture mais pas au point de me ruiner. J'ai fait ma proposition et tu n'es pas obligé d'accepter si tu la juges insuffisante». Pour les habitués cet échange est courant ici. «Chacun cherche à tirer son épingle du jeu», souligne Ahmed, revendeur. Il s'est tout de suite proposé de nous servir de «guide» à l'intérieur du marché où il «n'y a pas de place pour les crédules». Contrairement à ce que l'on pourrait croire en effet, même dans les marchés de véhicules d'occasions les prix ne sont pas à la portée de tous. «Vous aurez l'occasion pendant que vous y êtes de voir de plus près les prix proposés particulièrement s'agissant de certaines marques. Les gens se font une fausse idée du marché d'occasion.
Il est vrai que certains véhicules sont proposés à des prix raisonnables mais ce n'est pas toujours le cas. J'ai souvent assisté ici même à des ventes avoisinant un milliard de centimes», a-t-il souligné. Se voulant plus explicite, il nous propose de «tendre l'oreille» et surtout de «ne jamais prendre la parole». On ne tarde pas à tomber sur «une négociation». Une Renault Mégane Beret année 2004 est proposée pour 100 millions de centimes.
Quoique, extérieurement, elle semble n'avoir aucun défaut, le client d'une trentaine d'années semble hésiter préférant «faire un tour et revenir». «C'est le genre de voiture que j'ai toujours voulu acheter. J'ai de tout temps eu une préférence pour ce véhicule et sincèrement je suis peiné de ne pas pouvoir me l'offrir eu égard à son prix loin de ma portée, moi qui croyais que ce n'était pas aussi coûteux», nous dit Rachid, cet informaticien habitant Birkhadem.
Non loin de là, Belkacem semble avoir toutes les peines du monde à convaincre le propriétaire d'une Maruti année 2011 qui se négociait autour de 50 millions de centimes. «A ce prix, il m'est préférable d'attendre l'hiver pour pouvoir reprendre mon activité. En attendant, je verrai du côté de mon quartier s'il y a une occasion à saisir», a tranché Ahmed le revendeur.


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