Tic, Inégalités Et Développement

Durant les années 60, les effets bénéfiques des technologies classiques de l’information sur le développement ont été mis en évidence avec notamment la courbe de Jipp (1963). Ce dernier établit en effet l’existence d’une corrélation entre la densité téléphonique et le développement économique. En 1985, le rapport Maitland intitulé « Le chaînon manquant » affirmait qu’une bonne infrastructure de télécommunications représentait un facteur essentiel de développement économique. Ceci a été confirmé par Desbois dans Chéneau-Loquay (2000), qui établit une corrélation entre le PIB par tête et le nombre de lignes téléphoniques pour 100 habitants. Les Technologies de l’Information et la Communication (TIC), de par leurs spécificités, apparaissent comme des instruments prometteurs, porteurs d’intégration et de progrès économiques pour les pays en développement. Avant tout, les TIC se caractérisent par leur capacité à réduire les distances, ce qui peut faciliter les échanges. De plus, en facilitant l’accès à la connaissance et à l’information, elles peuvent contribuer à favoriser le progrès, notamment dans les pays où l’information n’est pas souvent produite localement et n’est pas facilement accessible. Leur coût relativement peu élevé et les nombreuses opportunités qu’elles offrent vont aussi dans le sens d’une possible accélération du développement. Enfin, étant polyvalentes, elles offrent la possibilité de contribuer à l’augmentation de la productivité dans les secteurs productifs ou encore aller dans le sens de l’ouverture et de la transparence dans la vie politique. La diffusion des TIC dans les pays en développement est aujourd’hui une réalité, et elle soulève donc d’importants espoirs dans ces pays. Peut-on pour autant considérer les TIC comme des instruments au service du développement ? Pour répondre à cette question, nous verrons dans un premier temps dans quelle mesure les TIC peuvent jouer un rôle dans le développement mais aussi susciter des craintes quant au renforcement des inégalités liées notamment aux contraintes d’accès. Puis un deuxième point nous amènera à considérer les obstacles à l’exploitation des TIC et à l’édification des capacités sociales dans les pays en développement. Cela nous amènera à faire le point sur le rôle que doit jouer l’Etat dans ce processus.