Une journée d'information sur le travail
d'intérêt général (TIG), comme peine de substitution à celle de
l'emprisonnement, a été organisée lundi au siège du nouveau palais de justice de
Tiaret en présence de magistrats, d'huissiers de justice, d'avocats et
d'auxiliaires de justice.
En effet, inscrite dans le cadre de la
réforme de la justice en Algérie, la journée d'information et les modalités
d'application des peines de substitution, pour les personnes dont la peine ne
dépasse pas une année, et après des allocations introductives prononcées à tour
de rôle par le procureur général près la cour de justice de la wilaya, puis son
président, plusieurs conférences sur le sujet ont été données, comme celle très
suivie par le public présent et relative aux peines alternatives aux peines
d'emprisonnement donnée par la présidente du tribunal de Tiaret, Mme El-Fatmi
Zohra.
Tout en précisant que la peine de prison
restera toujours la peine d'origine, la magistrate a souligné que dans des cas
précis et sous certaines conditions, elle pourrait être substituée à un travail
d'intérêt général après l'aval du condamné lui-même. Il s'agit, selon la
conférencière, des personnes qui sont condamnées pour la première fois à des
peines de prison de moins de douze mois pour des délits dont la peine maximale
prévue par la loi est de trois ans. Les inculpés devront être âgés de 16 ans au
minimum le jour de leur condamnation, seize ans étant l'âge légal permettant au
juge d'application des peines de proposer et d'orienter les condamnés vers des
peines d'intérêt général.
Les peines pour un travail d'intérêt public
et les conditions juridiques de son octroi par les instances judiciaires ont
été l'autre communication présentée sous ses différentes facettes par un
conseiller près la cour de justice de la wilaya de Tiaret.
Les communications de l'après-midi ont été
consacrées aux conditions pratiques d'exécution des peines d'utilité publique,
données par M. Sebbahi Med El-Amine, procureur général adjoint près la cour de
justice de la wilaya, suivie d'une autre conférence relative celle-là aux
conditions d'application des peines d'utilité publique présentée par M. Rekkab
Ahmed, procureur général adjoint auprès de la même juridiction et lui-même juge
d'application des peines.
Ce dernier a expliqué que les peines de
substitution dont le nouveau condamné, âgé de 16 à 18 ans, bénéficiera, mais
également de «l'excuse de minorité», selon l'article 50 du code pénal, et
n'aura en fait à effectuer qu'entre 20 et 30 heures de travail d'intérêt
général dans un délai maximal de dix-huit mois.
En plus clair, un condamné primaire devra
accomplir deux heures de travail pour se voir soustrait à une journée de prison
de sa peine, a encore souligné M. Rekkab Ahmed, PGA au niveau de la cour de
justice de la wilaya de Tiaret. Ce même magistrat a, par ailleurs, précisé que
les peines alternatives à l'emprisonnement concernent quarante et un (41)
groupes d'infractions, dont 105 délits.
La journée d'information sur la peine de
travail d'intérêt général a pris fin avec ce «souci permanent de donner au
condamné primaire une chance de réinsertion réussie dans la société, tout en
luttant contre la surpopulation carcérale, peu propice à un retour du
prisonnier à une vie normale en société», a conclu le conférencier.
En quittant le palais de justice flambant
neuf, un notaire a lâché d'une voix presque inaudible : «Si cette peine de
travail d'intérêt général existait il y a cinq années seulement, mon neveu ne
serait pas aujourd'hui en train de croupir en prison…».
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Posté Le : 23/02/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : El-Houari Dilmi
Source : www.lequotidien-oran.com