Algérie

Tiaret: «Tiaret-Nadhafa» : beaucoup reste à faire



«Avec une masse salariale qui représente près de 80% de notre chiffre d'affaires, nous faisons l'impossible pour maintenir en vie l'établissement qui emploie 230 travailleurs», nous a confié d'emblée le directeur de l'EPIC «Tiaret-Nadhafa», Staiti Lazreg.Lors d'une visite effectuée à cet établissement, constat a été fait sur les efforts de développement de cette entité dédiée au ramassage des déchets ménagers, l'entretien des espaces verts et l'éclairage public. «Notre plan de charge est rogné en grande partie, notamment en matière d'entretien des espaces verts et jardins publics et la maintenance de l'éclairage public, des missions qui nous reviennent de droit mais qui sont octroyées à d‘autres opérateurs», se plaint le directeur de l'EPIC «Tiaret-Nadhafa». Et pour montrer leur savoir-faire, les ingénieurs et les travailleurs de l'établissement ont érigé des espaces verts d'une grande beauté comme c'est le cas du rond-point donnant sur la route de Frenda, ou encore de l'usine «Mercédès» dans la commune de Aïn Bouchekif. «Notre activité, notamment en matière de ramassage des déchets ménagers, est appelée à s'étendre aux 42 communes de la wilaya, or nous ne couvrons actuellement que deux communes, à savoir Tiaret et Sougueur», nous explique le directeur de «Tiaret-Nadhafa». Et d'ajouter : «nous avons passé quelques conventions avec des partenaires comme l'université ‘bn Khaldoun', qui sont très satisfaits du travail de nos équipes, notamment en matière d'aménagement et d'entretien des espaces verts et d'élagage des arbres». L'EPIC «Tiaret-Nadhafa» fait encore mieux en matière d'innovation, pour substituer les bacs en plastique par d'autres en tôle fabriqué dans les locaux de l'entreprise. «L'entreprise a perdu de gros sous dans des opérations, comme celle initiée par l'ancienne équipe dirigeante qui a réalisé 30 bacs semi-enterrés implantés dans la ville de Tiaret, une opération complètement ratée parce que mal pensée», se désole Staiti Lazreg, ajoutant qu'une enquête a été ouverte par le wali pour faire toute la lumière sur cette affaire. Mais la création de cette entité a été bien accueillie par la population, tant la ville de Tiaret a souffert d'une insalubrité criante aux quatre coins de la ville. L'EPIC «Tiaret-Nadhafa» a besoin d'une opération de mise à niveau sous le sceau de l'urgence. Cinq années après, «Tiaret-Nadhafa» «n'est pas viable puisqu'elle dépend des seules rentrées financières des communes de Tiaret et Sougueur alors qu'elle doit bénéficier de son propre budget et jouir d'une autonomie financière», plaide son directeur Staiti Lazreg.
Des problèmes d'ordre structurel
Des moyens matériels et humains importants ont été injectés, mais beaucoup reste à faire tant aux problèmes objectifs dont fait face Tiaret-Nadhafa, avec de sérieux problèmes d'ordre structurels et ceux liés à l'assise budgétaire. «Même les travaux du nouveau siège de l'établissement, situé près dans la zone industrielle et pour lequel une enveloppe de 20 milliards de centimes a été consacré, n'ont toujours pas démarré», se désole-t-il. L'actuel siège, sis au centre-ville, en lieu et place de l'ex gare routière (route Khouidmi Abdelkader) doit donc être délocalisé au plus tôt.
Avec 20 bacs en moyenne volés et/ou incendiés par jour, selon Staiti Lazreg, «Tiaret-Nadhafa» est engagée dans un ambitieux programme de substituer les bacs en plastique par d'autres en tôle fabriqué dans les locaux de l'entreprise avec de la matière locale récupéré depuis Naftal et tout récemment de l'usine SAFAM-Mercedes. Un gain précieux pour l'entreprise quand on sait que le bac fabriqué à l'aide de plastique coûtait jusqu'à 18.000 DA est substitué par celui réalisé par les moyens propres de l'entreprise et dont le coût de revient ne dépassait pas les 8000 DA. Avec un effectif de 230 travailleurs dont 100 éboueurs et 40 chauffeurs, 24 camions de différents tonnage et cinq chargeurs et rétrochargeurs, l'EPIC «Tiaret-Nadhafa» fonctionne au maximum de ses capacités, même si l'établissement a été déchargé de l'entretien et du nettoyage des principaux boulevards et grandes artères de la ville, confiés au centre d'enfouissement technique (CET). Plus de 220 tonnes de déchets ménagers sont collectés avec trois rotations par jour. «Pour vous donner une idée sur les contraintes financières vécues par notre établissement, nous percevons 1.600 DA la tonne alors que nous dépensons 5.000 DA pour la collecte d'une tonne d'ordures ménagères», nous explique son directeur. «Nous récupérons du carton pour le revendre à 700 dinars le quintal, cela parce que nous voulons maintenir notre entité en vie et sauver 230 postes d'emplois», a-t-il conclu.


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