Algérie

Tiaret Plus de 12.000 enfants travaillent au noir en Algérie



Plus de douze mille enfants, âgés de moins de seize ans, travaillent au noir en Algérie, a révélé, mercredi, depuis la ville de Tiaret, le président de l'Association nationale de défense des droits de l'Enfant, M. Baghdadi Mohamed. En effet, ce dernier, qui assistait à une journée d'étude et de sensibilisation sur le travail des enfants, organisée à la salle des conférences «Mostefa Mekki» par l'office des établissements des jeunes, a également indiqué que huit wilayas du pays sont directement concernés par le travail des enfants à l'exemple de celle de Tiaret où plusieurs employeurs ont été «épinglés pour avoir employé des enfants âgés de moins de seize ans, comme le montre clairement les différents rapports rendus publics par l'inspection du Travail», a indiqué le président de l'association nationale de défense et de protection des droits de l'Enfance. En raison de la conjoncture économique difficile que vivent certaines franges de la société, «souvent, des enfants sont obligés par leurs parents de travailler pour contribuer à la prise en charge des besoins urgents de la famille; et c'est ce qui nous inquiète le plus», a martelé le président de l'association nationale de défense et de protection des droits de l'Enfance, M. Baghdadi Mohamed. Lors d'une déclaration à la presse, ce dernier a expliqué que sur 9,6 millions d'enfants que compte l'Algérie près de cinq cent mille sont privés de scolarisation et dix pour cent d'entre-eux exclus du système scolaire avant l'âge de seize ans. Un film documentaire produit sur le sujet par l'office des établissements des jeunes (ex-CIAJ) de Tiaret a, d'ailleurs, été projeté pour montrer, images à l'appui, le travail des enfants avec des cas concrets à l'exemple de cet enfant de douze ans «exploité» par son patron pour un misérable salaire de cinq cents dinars par semaine. Des communications ont également été données, lors de cette journée d'étude à laquelle ont assisté les autorités de la wilaya telle: «Le travail des enfants sur le plan légal, éthique, sanitaire et psychologique». Un juge des mineurs au tribunal de Tiaret a donné une intéressante communication sur le travail des enfants et le traitement de ce phénomène sur le plan juridique et judiciaire. Dans une autre communication, un inspecteur du Travail, exerçant à l'inspection régionale de Tiaret, a donné, chiffres à l'appui, un large aperçu sur le phénomène qu'il a qualifié «d'inquiétant» en Algérie, expliquant que les «mutations économiques, sociales et culturelles que connaît la société algérienne ont amené un nombre important d'enfants mineurs à aller chercher du travail avec tout ce que cela suppose, comme conséquences parfois dramatiques sur l'équilibre et l'épanouissement de l'enfant; un être, par définition, fragile et dans le plus grand besoin d'une protection de toutes les agressions dont il pourrait être victime, a-t-il expliqué. Dans une batterie de recommandations adoptées à l'issue de la journée d'étude, l'accent a été mis sur la nécessité de multiplier la création, à tous les niveaux (national, régional, et local), de structures pour la prise en charge des enfants issus des milieux défavorisés, responsabiliser les parents qui obligent leurs enfants à travailler et surtout intensifier les opérations de contrôle dans les établissements et organismes exploitant les enfants à des fins mercantiles. Les participants à la journée d'étude, la première du genre à Tiaret, ont surtout appelé les pouvoirs publics et les parties concernées à veiller à l'application, sur le terrain, de la convention internationale ratifiée par l'Algérie et relative à la défense des droits et la protection de l'Enfance.


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