Algérie

Tiaret: Les vieilles habitudes ont la peau dure !



Hier vendredi, au quatrième jour de l'Aïd, à neuf heures passées, tout Tiaret ressemblait encore à une ville fantôme. « Que c'est triste les jours de fête en Algérie ! », lâche Rachid à la recherche désespérée d'un salon de thé ouvert pour siroter son café matinal.En effet, vendredi, quatrième jour de l'Aïd, la majorité des commerces gardaient leurs rideaux fermés, a-t-on constaté jeudi dans plusieurs quartiers de la ville.
Et la paralysie de l'activité commerciale risque de se prolonger jusqu'en début de semaine, voire plus. A l'exception de quelques rares commerces, il était plus que difficile de trouver une baguette de pain, un sachet de lait ou autre produit de première nécessité. Et pourtant, chaque année, l'Union des commerçants (UGCAA) lance des appels, restés sans écho, à l'adresse des commerçants, les boulangers notamment, pour assurer une permanence durant les deux jours de l'Aïd.
Certains boulangers trouvent même «l'artifice» de justifier leur manquement à la permanence obligatoire en prétextant l'absence de leurs artisans partis célébrer cette fête avec leurs familles. Et comme le malheur des uns fait le bonheur des autres, les revendeurs à la sauvette profitent de la pénurie pour vendre la baguette jusqu'à 15 DA, voire 20 DA. Jeudi, la baguette de pain a atteint les 30 dinars dans le quartier des 500 logements, un nouvel ensemble d'habitat à la périphérie de la ville. Les vendeurs de pain traditionnel, eux aussi, n'ont pas raté cette occasion pour se remplir les poches en doublant, voire triplant les prix de la galette.
Selon un commerçant sur la « rue Thiers », il faut compter une semaine à dix jours pour que la situation revienne à la normale, un constat qui dresse les cheveux à plus d'une ménagère. En attendant, le consommateur, en « victime expiatoire » de ces pratiques qui ont la peau dure, devra faire preuve de patience, certains se trouvant contraints d'acheter des denrées d'une qualité douteuse. « Elle est loin, très loin la belle ambiance d'antan, nos fêtes sont devenues si tristes», commente avec amertume Khaled, travailleur journalier dans un chantier à la sortie de la ville qui s'inquiète de l'ampleur que prend le commerce informel dans le centre-ville et même dans d'autres quartiers de la ville.


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