Dans une lettre
adressée sous le sceau de l'urgence au directeur général de la Société des courses
hippiques et du Pari mutuel urbain (SCHPM) et au wali de Tiaret, les
propriétaires et éleveurs de chevaux de course expriment leur vive inquiétude
suite à la décision de
fermer l'hippodrome Kaïd Ahmed de Tiaret, l'un des plus importants du pays, pour
raison de «trêve automnale». En effet, la direction des organisations
des courses vient de décider de la fermeture sans préavis de l'hippodrome Kaïd Ahmed
de Tiaret pour une période de deux mois sans «consultation ni préavis des
propriétaires et éleveurs de chevaux, dans une région qui compte le plus grand
élevage équin de toute l'Algérie», écrivent-ils dans leur lettre adressée
également au ministère de l'Agriculture et du Développement rural.
La région de Tiaret, qui
connaît un hiver rude et froid, ne peut reprendre «dans des conditions optimales
la compétition,
surtout que les chevaux viennent de sortir d'une longue période de mise en
quarantaine à cause du syndrome grippal apparu en mai dernier, (…), la reprise de la compétition en
décembre dans un champ de course transformé en un champ de patates risque
encore de provoquer des blessures graves et autres affections tendineuses et
osseuses à nos meilleurs chevaux, dont certains valent une véritable fortune», est-il
écrit noir sur blanc dans la
missive des propriétaires et éleveurs de chevaux de course, divisés
en cinq haras, soit plus de deux cents équidés de race.
Outre des raisons
techniques comme la baisse
de forme des chevaux lors de l'interruption des entraînements,
les auteurs de la lettre
invoquent également des raisons financières, comme
l'augmentation des charges d'entretien des chevaux et la mise au chômage automatique
de dizaines d'employés, ceci sans parler des incidences socioprofessionnelles
comme l'abandon temporaire du travail des jockeys et autres garçons d écurie, qui
se retrouvent sans salaire ni couverture sociale. En conclusion à leur lettre
adressée à la
direction générale de la SCHPM et aux autorités locales, les propriétaires
et éleveurs de chevaux de course réclament une révision de la période annuelle
de fermeture et une « rénovation des plus urgentes de l'hippodrome de Tiaret, en
voie de dégradation avancée ».
Contacté à ce
sujet, le représentant local de la
SCHPM a indiqué « n'avoir rien reçu d'officiel concernant la fermeture de
l'hippodrome, qui reste ouvert jusqu'à nouvel ordre », selon lui. Un son de
cloche aux antipodes de la direction générale basée à Alger, puisque
interrogé hier lundi par téléphone par Le Quotidien d'Oran, le directeur des
organisations des courses à la
SCHPM, M. Chelik Fayçal, a expliqué à son tour que la fermeture de
l'hippodrome est effective à partir du 1er octobre et jusqu'au 31 novembre, «
soit une période de fermeture de deux mois », a-t-il insisté. Ce même
responsable a expliqué que cette fermeture, appelée « trêve automnale », intervient
alternativement chaque deux à trois mois pour toucher un sur les neufs
hippodromes que gère la
société.
Revenant sur
l'état dégradé du champ de course relevant de l'hippodrome Kaïd Ahmed de Tiaret,
le directeur des organisations des courses a indiqué que la SCHPM « n'a pas les moyens
financiers d'entretenir l'hippodrome, même si c'est le seul qui nous appartient
en priorité », a-t-il reconnu.
La menace d'abandonner carrément
la filière équine
dans une wilaya qui compte le plus grand cheptel du pays est « une véritable
catastrophe » pour toute la
région, a estimé hier un responsable à la direction de wilaya
des Services agricoles.
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Posté Le : 05/10/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : El-Houari Dilmi
Source : www.lequotidien-oran.com