Algérie

Tiaret: Les gâteaux maison n'ont plus la cote !



Faute de temps pour les unes, à cause des impératifs d'une «vie moderne» pour les autres, les ménagères tiarétiennes ne passent plus, les derniers jours de ramadhan, le dos courbé dans leurs cuisines, à la préparation des gâteaux de l'Aïd, comme le veut la tradition bien de chez nous.

En effet, la plupart des familles rechignent aujourd'hui, à cette «corvée» pour aller acheter des gâteaux préparés chez le pâtissier du coin et les présenter le jour «J» aux convives comme des gâteaux soigneusement préparés à la maison. Une «tricherie» pour Fatima qui voit dans cette «mutation» dans les us et coutumes de la femme tiarétienne, plutôt un «mauvais signe en ces temps où tout va si vite que la culture du «tout préparé» est ancrée dans toutes les têtes» estime-t-elle. Pour El-Hadja Abadia, rencontrée samedi dans un commerce en alimentation générale au centre de la ville, «puisque tout est disponible aujourd'hui dans les commerces, et que tout le monde peut acheter pour son argent ce qu'il désire, alors pourquoi se donner de la peine à préparer des gâteaux de l'Aïd à la maison d'autant que personne de nos jours n'étant capable de distinguer un gâteau acheté chez le pâtissier d'un autre concocté à la maison». D'autres encore estiment que «tout est question d'économie d'argent en ces temps où les dépenses sont insupportables pour le commun des citoyens. «Acheter des gâteaux préparés revient moins cher que les faire à la maison, avec les prix prohibitifs des ingrédients entrant dans la préparation de ces friandises», souligne Khaled, un chef-cuistot dans une société étrangère au sud du pays.

 Les tracas des uns n'allant pas sans faire le bonheur des autres, les pâtissiers «étrangers» algérois pour les plus réputés, implantés sur la place de Tiaret, en achalandant comme il se doit leurs vitrines astiquées, se frottent les mains pour casser les prix et proposer une variété de gâteaux qui donne le tournis à la ménagère, toute contente d'éviter une autre «corvée», à un moment où les tâches domestiques et autres ne manquent pas à quelques jours seulement de la fin du mois de ramadhan.

 Pourtant, rétorque, la, mine «catastrophée» Djillali, la tradition chez nous veut que la famille prépare dans la joie et la bonne humeur les gâteaux elle-même, mais la facilité d'aller trouver des gâteaux de toutes sortes et à tous les prix, chez son pâtissier du coin de la rue, attire les femmes, elles aussi pressées et soucieuses de consacrer leur temps à autre chose», se désole-t-il. Et alors que la fête de l'Aïd El Fitr n'est plus qu'à une encablure, d'autres familles, plus nombreuses celles-ci, préfèrent dépenser leurs bas de laine dans l'achat des habits de l'Aïd, auprès des commerces, richement fournis et pris littéralement d'assaut ces derniers jours, à en juger par l'encombrement des rues, surtout après les heures suivant la rupture du jeûne.

 L'ardeur commerciale constatée partout dans les magasins et autres grandes surfaces, avec des marchés inondés de produits chinois et syriens notamment, donne une idée sur ce que seront les tout derniers jours de ramadhan et la folle course des retardataires pour dénicher des habits à leurs potaches, et le risque de tomber sur une qualité moindre et des prix certainement plus «salés».




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