Même
si d'aucuns la qualifient de «première» dans la wilaya de Tiaret, l'onde de
choc provoquée par la vive colère des artistes tiarétiens
a résonné jusque dans les oreilles des plus sceptiques quant à «l'utilité» de
la chose culturelle face au diktat impitoyable du «tout matière».
La colère gronde chez les artistes de
l'antique Tihert.
Pour
Zerrouki Abdelhalim, cinéaste,
«l'art est tout ce qui nous reste lorsque l'on aura tout perdu et c'est
justement notre identité d'artiste qui est en train de disparaître» tempête-t-il
sous le regard comme blasé de ses pairs rassemblés en sit-in devant la
direction de la culture.
En
effet, un sit-in des plus «bruyants» a été observé durant trois jours devant le
siège de la direction de la culture, contigu à l'espace culturel «Safir Ettarab», du nom de la
célèbre troupe du chantre de la chanson patriotique Ali Maâchi.
En effet, des dizaines d'artistes, venus de tous les coins de la wilaya, écriteaux
et autres banderoles à la main, réclament à cor et à cri le départ du directeur
de la culture et de deux de ses principaux collaborateurs, accusés «(…) d'entraver
l'action culturelle locale au mépris des engagements pris auparavant avec des
représentants de la communauté des artistes» lit-on dans une déclaration lue
devant le fronton de la direction de la culture et dont une copie a été remise
au bureau du «Quotidien d'Oran» à Tiaret.
Les
artistes, toutes sensibilités confondues, dénoncent la «marginalisation dont
ils sont victimes et interpellent les autorités publiques pour la
réappropriation de l'espace culturel squatté par des gens qui n'ont absolument
rien à voir avec le monde de la culture et du savoir» écrivent-ils dans la
déclaration dont une copie a été adressée au président de la République.
Dans
une réunion tenue le 03 juillet dernier, les artistes avaient déjà dénoncé
«l'improvisation dans la programmation des activités culturelles locales et la
mauvaise représentation de la ville de Ali Maâchi aux
diverses semaines culturelles organisées à travers le pays». Au vu de l'immense
potentiel culturel que recèle la capitale des Hauts Plateaux de l'Ouest et
après un dialogue infructueux avec les tenants de la chose culturelle locale, les
artistes réclament «l'ouverture sans délai de tous les espaces culturels, à
commencer par la maison de la culture nouvellement ouverte au public et «très
mal exploitée» selon les gens de l'art. Mais la situation ne risque de se
dénouer au plus tôt au plus grand dam des artistes quand on sait et le
directeur de la culture et ses principaux collaborateurs sont en congé jusqu'à
la fin du mois de juillet. Un «blocage» qui a amené quelques trois cents
artistes, venus des quatre coins de la wilaya, à décider du boycott des
activités culturelles prévues durant le mois de ramadhan.
Posté Le : 18/07/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : El-Houari Dilmi
Source : www.lequotidien-oran.com