Algérie

Tiaret: Le travail des enfants inquiète



Jeudi matin, un spectacle qui chagrine l'âme et met le moral dans les semelles : des enfants, pas plus haut que trois pommes, fourrent leur nez et leurs bras dans un tas d'immondices en feu, pas loin de la mosquée «El-Qods».Une odeur nauséabonde emplit l'atmosphère, jusqu'à plusieurs dizaines de mètres à la ronde. C'est que ces derniers temps, le travail des enfants prend des proportions inquiétantes, et pas seulement à Tiaret. Des associations et de nombreux militants, impliqués dans la défense des droits des enfants, ne cessent d'alerter contre cette nouvelle forme de «traite des enfants». Mais malgré ces appels restés comme un «prêche dans un désert», la situation continue d'empirer, au point que Tiaret caracole en tête des wilayas où l'on dénombre le plus grand nombre d'enfants qui travaillent avant l'âge de seize ans. La wilaya de Tiaret compterait des milliers d'enfants qui travaillent au mépris total de toutes les règles éthiques, morales et légales, s'offusquent des militants associatifs impliqués dans la protection des droits de l'enfant.
Pourtant, plusieurs employeurs ont été épinglés à Tiaret pour avoir employé des enfants âgés de moins de seize ans. Ces derniers mois, des pelotons entiers d'enfants, ahanant sous la tâche pour rassembler quelques misérables sous à ramener à leurs familles dans le besoin. Tous les jours que Dieu fait, des «nuées» d'enfants sont observés la tête enfouie dans les poubelles et autres décharges sauvages à la recherche d'un quelconque objet à vendre contre quelques dinars. La majorité de ces enfants souffrent en silence de maladies graves, sans que leurs parents n'aient les moyens de les soigner. En raison de la conjoncture économique difficile que vivent des franges de la société, des enfants sont souvent obligés par leurs propres parents à travailler pour contribuer à la prise en charge des besoins urgents de la famille. Et malgré plusieurs actions visant à lutter contre le travail au noir des enfants sur le quadruple plan légal, éthique, sanitaire et psychologique, le «phénomène continue à enfler pour prendre des proportions des plus inquiétantes», s'égosillent à le rappeler des associations locales impliquées dans la défense des droits des enfants. Dans une énième lettre ouverte adressée aux autorités concernées, des militants du mouvement réclament la création en urgence de structure pour la prise en charge des enfants issus des milieux défavorisés, responsabiliser les parents qui obligent leurs enfants à travailler et surtout intensifier les opérations de contrôle au niveau des établissements et organismes exploitant les enfants de moins de seize ans. La nécessité de veiller à une application stricte sur le terrain de la réalité de la Convention internationale ratifiée par l'Algérie et relative à la défense des droits et la protection de l'enfance constitue l'autre leitmotiv du mouvement associatif local qui compte même saisir les instances nationales pour attirer l'attention autour de ce fléau qu'il faut éradiquer au plus tôt.


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