Algérie

Tiaret: Le ras-le-bol des retraités



Hier vers onze heures du matin, un retraité du secteur de l'éducation et alors qu'il attendait depuis huit jours pour encaisser sa maigre pension, a menacé de s'immoler par le feu devant son fils qui l'accompagnait criant à tue-tête devant une foule compacte : « j'ai honte de mendier, je veux mourir que de voir à mon âge ma dignité bafouée ». «J'ai passé trente-cinq années de ma triste vie à trimer comme un cheval de trait dans une minoterie aujourd'hui fermée pour me retrouver aujourd'hui réduit à quémander de quoi acheter à manger à mon épouse, malade chronique grabataire », témoigne les yeux larmoyants un autre retraité rencontré hier près d'une boulangerie sur la rue Thiers, attendant patiemment qu'une âme charitable veuille bien lui offrir quelques baguettes à offrir à sa famille de neuf personnes. En effet, pour Ouaddah, sa pension de neuf milles dinars conjuguée à la pénurie chronique d'argent liquide au niveau des bureaux de poste de la ville a « fait de moi un mendigot malgré moi », soupire-t-il encore sous l'oeil compatissant d'un vendeur à la sauvette de fruits et légumes.

 Depuis le 26 du mois dernier, de nombreux retraités n'ont toujours pas perçu leurs pensions, se trouvant à se débrouiller comme ils peuvent pour ne pas mourir de faim. « J'ai déposé mon chèque depuis huit jours au niveau d'un bureau de poste à Volani et je n'ai toujours pas perçu un rond », témoigne cette autre tempe grise, retraité du secteur du textile et souffrant aujourd'hui d'une maladie chronique l'obligeant à acheter au marché noir un médicament qui coûte jusqu'à 3.000 dinars le paquet. Algérie Poste avait pourtant promis à la fin du mois de janvier dernier que le problème des liquidités au niveau des bureaux de poste sera réglé au plus tard le 15 du mois en cours. Or des retraités et autres fonctionnaires n'ont toujours pas reçu leur argent depuis quinze jours déjà pour certains. L'on se souvient qu'un retraité malade chronique avait été pris d'un grave malaise alors qu'il venait de passer plus de cinq heures à faire le pied de grue devant un bureau de poste dans un quartier populaire sur les hauteurs de la ville.




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