Tout le monde à Tiaret s'accorde à dire que le plan de circulation de la ville est plus qu'obsolète, et cela au grand dam des automobilistes l Il serait salutaire de lui faire une mise à jour en bonne et due forme.Lundi 30 décembre 2019, important jour de marché hebdomadaire et donc une autre journée éprouvante tant pour les usagers des transports que pour les piétons.
Il est onze heures du matin et la circulation routière est dense. Il devient presque impossible de rouler à plus de trente à quarante kilomètres à l'heure en certains endroits qui semblaient, au départ, être fluides.
Et pour cause : les bouchons deviennent nombreux et gagner un point de la ville requiert de la patience. Il nous a fallut pour les besoins de ce présent article parcourir en taxi près de 20 minutes pour gagner le rond-point dit «Carrefour de Mechraa-Sfa» sur une distance de moins d'un kilomètre.
Ce point de la ville ? qui fut jadis la sortie ouest pour gagner Frenda sur la nationale 14 et sur le chemin de wilaya n°11 pour rallier Mechraa-Sfa ? a été totalement absorbé par l'urbanisation. A vrai dire, cette importante avenue menant depuis l'entrée de la ville de Tiaret par la jumenterie en venant d'Alger jusqu'à la zone industrielle toujours sur la nationale 23, la circulation est difficile en dépit de la pose ou de la réhabilitation de plusieurs carrefours et pose de feux tricolores. «L'APC en a réalisé jusqu'à l'heure 24 des 26 projetés», dira Mme K. Djerboub, chef de service technique de l'APC.
Cette jeune cadre à laquelle on a pu soutirer quelques infos sur un des nombreux projets que l'assemblée a engagé dans le cadre du plan de circulation de la ville de Tiaret discutait à bâtons rompus avec deux de ses administrés chargé de l'éclairage public. A première vue, la qualité des travaux que réalise un entrepreneur local dans le cadre de l'installation de pylônes et lampes LED fait encore jaser.
Le projet d'éclairage public rentre bien dans ce cadre. Nous avons hier tenté de voir le maire mais ce dernier nous a expliqué être en réunion avec le wali. Idem pour son secrétaire général et même pour le directeur du service technique, M Kacem Messaria. La chef de service, bien que disponible n'a pas tout le dossier. Un dossier qui se décline après étude engagée en 2017 par cette même APC auprès d'un bureau national qui n'est qu'à ses balbutiements.
Les travaux consiste, si l'on se fie aux déclarations antérieures du maire, en «la pose de 26 nouveaux feux tricolores et réhabilitation d'autres pour réguler la circulation pour 140 millions de dinars», pose de plaques de signalisation horizontales et verticales, outre les travaux que devraient effectuer la DTP (direction des travaux publics) pour les voies routières dont celle nouvelle dite ancienne voie ferroviaire et même la direction des transports.
Tiaret a pourtant besoin d'autres travaux en appoint pour fluidifier relativement cette circulation routière devenue une hantise. «La segmentation de la ville, conjuguée au sous-équipement flagrant des nouvelles Zones d'habitations (ZHUN) et leur quasi dépendance au centre-ville ainsi que l'absence de liaisons radiales affectent la structure globale de la ville et mène à l'étouffement de la ville qui souffrait de cette fonctionnalité continuellement grandissante», avait alerté une pré-étude de l'ANAT il y a vingt années.
A vrai dire, ajoute le rapport, «en face d'une vision globale d'aménagement de toute la ville, la juxtaposition des tissus urbains nouveaux et anciens ont généré un maillage de voierie dépendant dans sa quasi-totalité à un maillage dictée par une topographie contraignante du tissu initial nonobstant la forte exploitation des axes routiers à caractère national qui font l'intersection au sein de la ville dont plus de 100 000 véhicules environ convergent chaque jour». En 2001, le parc automobile du seul chef-lieu était établi au tiers de tout le parc de la wilaya. Avec le boom naissant de l'importation et l'accès à l'automobile de nombreux pans de la population locale, on devine les chiffres.
La situation ainsi présente illustre l'inadéquation entre le flux circulant et transitant par la ville et la capacité de drainage offerte par le réseau de voierie déficient. On en a rappelé en son temps l'absence d'aires aménagées de stationnement, l'absence et/ou inapplication rigoureuse de la règlementation qui n'ont générés que désagréments.
Il devient par conséquent urgent de mener au pas de charge une politique de la ville en adéquation avec le tissu en perpétuel mouvement et les aspirations citoyennes qui tendent vers une qualité de vie autrement meilleure. Au plan spatial, la ville de Tiaret, nonobstant les grands axes routiers, a vu sa superficie qui ne l'ont pas encore désengorgée croître. De 300 hectares en 1966 à 1500 en 1998 elle dépasse actuellement les 2000 hectares alors que sa population statique dépasse les 300 000 habitants.
Penser la ville, entendre restructuration de l'ancienne ville et les nouvelles ZHUN, c'est élaborer entre autres un plan de circulation autrement plus novateur et futuriste. Se borner à entreprendre, par à-coups, des actions tape à l'?il ne sert pas la ville et sa population dans la quête de valoir à cette cité millénaire d'être un pôle régional pour s'ouvrir d'autres perspectives.
Comme on peut le constater, l'élaboration d'un plan de circulation de la ville ne concerne pas que les véhicules mais aussi le commerce donc l'économie locale. Stationner son véhicule pour un quelconque service ou achat relève d'une gageure. N'ayant pas souscrits dans des visions futuristes, élus et responsables locaux qui ont défilé à Tiaret n'ont pas été à la mesure des aspirations légitimes des populations. Même le tramway qui avait son tracé et qui épousait les contours géographiques de la ville a été un autre ratage en plus de celui lié au dédoublement de la voie autoroutière Tiaret-Relizane. Tiaret reste aussi une ville de plus de 32 000 étudiants dont on a fait l'impasse sur le plan transport.
A. Fawzi
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Posté Le : 04/01/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : El Watan
Source : www.elwatan.com