Algérie

TIARET: Elles émargent au filet social depuis… vingt ans !


Un exemple édifiant du provisoire ou plutôt du temporaire qui dure : les femmes travailleuses au service de l'état civil, relevant de l'APC de Tiaret, menacent d'une grève illimitée dès cette semaine pour réclamer «le non-versement de la prime de guichet à laquelle nous n'avons pas droit», dénoncent-elles dans une lettre adressée aux autorités concernées. Dans la même lettre, elles protestent également contre leur situation administrative et professionnelle qu'elles qualifient «d'insupportable et profondément inique».

Nombreuses dans cette situation, ces travailleuses émargent au filet social contre la modique somme de 3.000 dinars, certaines parmi elles exerçant depuis presque vingt ans. C'est le cas à titre d'exemple de Belhessos Kheïra, recrutée le 24 décembre 1992 (du temps des Délégations exécutives communales instituées en remplacement des APC FIS dissoutes, ndlr), sans jamais avoir bénéficié d'un seul échelon.

L'autre motif de colère de ces travailleuses est justement «l'ignorance totale de leur cas» et le recrutement récent d'un nouveau personnel masculin recruté sur concours et aussitôt titularisé. «Nous travaillons huit heures par jour, de 8h à 16h contre trois mille dinars par mois, et la situation de nos familles livrées à la précarité est intenable !», écrivent- elles dans une lettre adressée sous le sceau de l'urgence au wali de la wilaya.

A l'adresse du premier responsable de la wilaya, les travailleuses du service d'état civil dénoncent une «application rigide et dépassée par le temps» du décret exécutif n° 92-46 du 11 février 1992 relatif aux conditions et modalités de mise en ouvre du soutien direct des revenus des catégories sociales défavorisées et de la note du 08 février 1995 du ministre du Travail et de la Protection sociale portant application du nouveau dispositif du filet social. Recrutées pour exercer un travail dit «d'intérêt général et temporaire», selon une disposition du décret cité plus haut, Kheïra et toutes ses collègues de travail souffrent justement d'un travail temporaire qui dure depuis plus… de vingt longues années !


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