Tiaret: Du blé d'importation livré aux CCLS

Des fellahs avaient déjà alerté depuis plusieurs jours les services de la direction des services agricoles, mais le «tuyau» n'a pas été pris avec le sérieux requis. Jusqu'à dimanche, lorsqu'une remorque tractée par un camion a été interceptée chargée de blé d'importation par les services de la sûreté de la daïra de Rahouia. Le chauffeur du camion a été arrêté et sera présenté aujourd'hui devant le procureur de la République près le tribunal de Tiaret.

En effet, selon les services de la sûreté, du blé panifiable d'importation, initialement destiné aux minoteries, est détourné pour être livré aux coopératives de céréales et légumes secs (CCLS) moyennant un tarif double. La «combine» consiste à acquérir en deuxième main le blé panifiable de chez les minoteries ou chez les privés en raison du prix subventionné par l'Etat de 2.200 dinars le quintal, pour le revendre aux CCLS à raison de 4.500 dinars le sac de cent kilogrammes.

A la CCLS de Rahouia, des quantités de blé issues de l'importation avaient déjà été «dénichées» et retirées des docks silos. Mais selon des fellahs au fait des arcanes des choses de la terre, ce trafic d'un nouveau genre a également touché d'autres CCLS, où d'importantes quantités de blé sont acheminées tous les jours au moment où la campagne moissons-battages bat son plein.

Selon la direction des services agricoles, 1,5 million de quintaux de céréales ont déjà été engrangés au 10 juillet dernier. Pas moins de 114 points de collecte chapeautés par trois CCLS (Tiaret, Frenda et Mahdia) ont été ouverts à travers le territoire de la wilaya pour des prévisions de récolte qui devraient dépasser les 4 millions de quintaux, un record depuis plusieurs années.

Le directeur général de l'OAIC s'est d'ailleurs déplacé la semaine dernière à Tiaret pour s'enquérir de visu du déroulement de la campagne moissons-battages et des conditions de stockage des céréales pour une wilaya qui contribue, faut-il le rappeler, à hauteur de 10% à la production céréalière nationale.